alphabet : r
Nathalie Rolland-Huckel
Florent Ruch
Démarche artistique
Récolte, fermentation, décantation.
Je vois le cinéma comme un art à la fois archaïque et moderne. Archaïque car il est la matérialisation du mythe de la caverne de Platon, que seuls les moyens techniques ont empêché d’exister avant. Des ombres projetées sur le fond de grotte, qui ne sont définitivement pas la vie. Moderne car il permet une distanciation, le fait d’être à la fois spectateur et sujet réfléchissant.
Le cinéma ne m’intéresse que lorsqu’il est du cinéma et uniquement du cinéma, non pas du théâtre filmé ou des évocations picturales ou de la télévision. J’ai une fascination scopique pour la projection de l’image argentique qui défile à 24 images par secondes dans une salle noire. La matière elle-même du photogramme, le grain, la profondeur de champ, jusqu’à son imperfection
me paraissent indissociables du cinéma. Ils participent de cette fascination, et me rendent l’image cinématographique présente, palpable.
Mon cinéma est un cinéma non réaliste, onirique. J’ai très souvent réalisé des films muets. La recherche de l’efficacité, le réalisme, la dictature du scénario (un bon film = une bonne histoire), l’unité de temps, de lieu et d’action me paraissent étouffer le cinéma qui ne demande qu’à sortir.
Comme l’a dit Andrei Tarkovski, mon sentiment profond est que le cinéma est un art du temps, du « temps scellé ». Chaque plan a sa temporalité propre, qui ne se raccorde à un autre qu’en fonction de cet écoulement du temps, tel un flux d’eau. On ne peut raccorder deux tuyaux de sections différentes où s’écoule l’eau.
Aujourd’hui, je pratique un cinéma de l’improvisation, comme du free jazz. Je m’imprègne d’un sujet, d’un univers, d’un lieu, d’une personne, d’une histoire. J’en cerne les contours, les limites.
Puis, attentif, ouvert à la surprise, à l’instant présent, je filme. Lorsque je suis ainsi connecté aux éléments, aux personnes, alors du cinéma peut survenir. Le travail de montage qui suit est une redécouverte de ce qui est réellement dans mes images : tout le travail préalable d’imprégnation s’est fixé comme par magie dans chaque image.
Mon amour du cinéma est lié à à sa forme physique et sensible : l’image argentique.
Aucune nostalgie, c’est ma réalité : l’œil avec lequel je voie le monde.
Oeuvres déjà réalisées
CINEMA
PHOTOGRAPHIE
Eliyah Reichen – ensemble l’imaginaire
Jean Roquebrune
Jean Baptiste Raeth
Rue de Barr
R 321
Robert Guhmann
La Galerie Grands Formats by Robert Guhmann est installée au cœur de la ville de Drusenheim. Hébergée dans une dépendance de maison bourgeoise alsacienne, elle ouvre ses portes dans le cadre des ateliers ouverts en 2022. Cet espace de 90 m2, construit sur deux niveaux, est un lieu de création et d’exposition d’art contemporain. Il diffuse les tableaux grands formats de Robert Guhmann (notamment ses impressionnants 2 mètres x 2 mètres!) ainsi que ses sculptures, collages et autres objets étranges. Soutenir, promouvoir, diffuser les arts plastiques et les arts visuels, sensibiliser les publics à la création contemporaine : ce sont ces missions que se donne la galerie.
Eloise Rey
J’ai 37 ans et je suis graphiste et illustratrice.
J’ai étudié la littérature avec vue sur les Alpes, l’impression textile sur une colline de Lyon,
le graphisme et l’édition à Strasbourg, où j’ai fini par m’établir pour pratiquer l’illustration.
De toutes ces formations, j’ai gardé le goût des histoires, de la poésie surréaliste et du jeu, du motif, de la trame et des couleurs vives, de la composition et de la calligraphie.
J’aime faire osciller mes lecteurs·trice·s entre humour et étrangeté, et jouer de la contrainte pour provoquer une narration.