Alice Rochette est invitée par Nicolas Couturier et Cécile Tonizzo pour les ateliers ouverts. Depuis l’an dernier, elle travaille sur des techniques d’assemblage en bambou pour réaliser une cuisine mobile, mêlant en même temps conception, construction et expériences. Cet objet répond à l’envie de créer des événements culinaires itinérants, des points de ralliement dans des lieux isolés. En chemin, la rencontre de paysages et la récolte de plantes sauvages serviront à composer des sauces chaque fois différentes.
CHEVAL CAILLOU ET TASSILI
Une série de planches Du roman graphique « Cheval Caillou ». Un jeune garçon enfourche un caillou. Un caillou comme la forme la plus basique de la nature. Un caillou comme le noir de l’encre du pinceau. Un caillou comme un équipier traversant les contrées des Cévennes jusqu’au Botswana, en passant par la cité antique de Palmyre. Une chevauchée improbable dans des paysages mémoires, des paysages blessés ou magnifiques.
Quelques autres planches couleur du roman graphique « TASSILI, une femme libre au néolithique ». Quand un homme et une femme s’opposent à leur tribu pour vivre leur amour, quand le Sahara était vert et parcouru d’antilopes.
Démarche artistique
Récolte, fermentation, décantation.
Je vois le cinéma comme un art à la fois archaïque et moderne. Archaïque car il est la matérialisation du mythe de la caverne de Platon, que seuls les moyens techniques ont empêché d’exister avant. Des ombres projetées sur le fond de grotte, qui ne sont définitivement pas la vie. Moderne car il permet une distanciation, le fait d’être à la fois spectateur et sujet réfléchissant.
Le cinéma ne m’intéresse que lorsqu’il est du cinéma et uniquement du cinéma, non pas du théâtre filmé ou des évocations picturales ou de la télévision. J’ai une fascination scopique pour la projection de l’image argentique qui défile à 24 images par secondes dans une salle noire. La matière elle-même du photogramme, le grain, la profondeur de champ, jusqu’à son imperfection
me paraissent indissociables du cinéma. Ils participent de cette fascination, et me rendent l’image cinématographique présente, palpable.
Mon cinéma est un cinéma non réaliste, onirique. J’ai très souvent réalisé des films muets. La recherche de l’efficacité, le réalisme, la dictature du scénario (un bon film = une bonne histoire), l’unité de temps, de lieu et d’action me paraissent étouffer le cinéma qui ne demande qu’à sortir.
Comme l’a dit Andrei Tarkovski, mon sentiment profond est que le cinéma est un art du temps, du « temps scellé ». Chaque plan a sa temporalité propre, qui ne se raccorde à un autre qu’en fonction de cet écoulement du temps, tel un flux d’eau. On ne peut raccorder deux tuyaux de sections différentes où s’écoule l’eau.
Aujourd’hui, je pratique un cinéma de l’improvisation, comme du free jazz. Je m’imprègne d’un sujet, d’un univers, d’un lieu, d’une personne, d’une histoire. J’en cerne les contours, les limites.
Puis, attentif, ouvert à la surprise, à l’instant présent, je filme. Lorsque je suis ainsi connecté aux éléments, aux personnes, alors du cinéma peut survenir. Le travail de montage qui suit est une redécouverte de ce qui est réellement dans mes images : tout le travail préalable d’imprégnation s’est fixé comme par magie dans chaque image.
Mon amour du cinéma est lié à à sa forme physique et sensible : l’image argentique.
Aucune nostalgie, c’est ma réalité : l’œil avec lequel je voie le monde.
Oeuvres déjà réalisées
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