alphabet : l
Hugo Lacasse
J’ai voulu être scénariste. Les scènes de vie auxquelles je prends part
repassent dans mon esprit en mille variantes. C’est le jardin aux sentiers
qui bifurquent. A chaque redite je me sens devenir plus sage. Maintenant je
les mets en scène et comme le sage j’entrevois que tout apprentissage
m’éloigne de la simplicité originelle. Je dessine. L’encre ne pardonne pas.
Aussi je dois reprendre des centaines de fois parfois le trait qui n’est
pas conforme à celui que mon esprit a vu émerger de la page blanche.
Lorsque je retrouve la simplicité, le trait devient juste. Je médite aussi.
Je dis oui souvent. Je ris presqu’autant.
La Fabrique
La création en mouvement
L’Atelier est constitué de plusieurs espaces de créations dans des garages et une grange … plus ou moins chauffés, plus ou moins grand, plus ou moins haut !
Dans la grange, le sous sol en terre battue y conserve au frais les terres et les moules. Le rez-de chaussée, lieu où les sculptures reposent et se posent, est un des lieux de création (photo). L’étage rassemble les toiles sous la toiture.
La Fabrique à Nuage
La grange Béatrice
L’atelier est une ancienne grange, restaurée en 2015. Elle émerge au détour du verger et des massifs d’annabelles et voisine en bonne intelligence avec les carrés potagers. L’escalier en bois vous conduit à l’atelier où travaille la seule artiste. Le rez de chaussée est réservé au jardin mais se transforme occasionnellement en lieu d’exposition
lorea patrick
Grand Atelier en rez de chaussée à Schiltigheim, près place de Haguenau.
Sculpture, Matériaux mixtes.
Photographie, Peintures, Objets et Performances
la grange de martine
-Intuitions-Etat d’âme – compositions en solitaire – en triptyque ou en groupe
La grange s’adapte à mes constructions de bois, troncs sculptés par mes ciseaux, gouges ou tronçonneuses .
Lieu intérieur où je me retrouve pour transmettre pleinement chaque instant vécu .
Max Leiss
Jean-Paul Gavard-Perret Max Leiß: le pur inachevable 2014
Avec l’artiste de Bâle le monde se réduit presque au néant. Mais non sans ironie. Une ironie
majeure. Le monde réduit à son presque rien est fondé sur des abstractions collationnées à partir de
matériaux trouvés ou créés comme figures les plus simplement sensorielles. Ces figurations mises
en scènes en divers jeux expérimentaux possèdent une beauté particulière. Si bien que Max Leiß
pourrait faire sienne la phrase de Mallarmé: «Après avoir trouvé le néant j’ai trouvé le beau». Et ce
au sein d’une sorte d’évaporation de formes qui donne aux assemblages l’impression qu’il n’existe
pas plus d’être dans la personne, ni de vérité dans le concevable. Par la fragmentation, la
stratification, l’éclatement surgit un jeu sur l’équilibre et le déséquilibre. Le créateur ne s’appuie pas
sur le registre de la majesté mais sur son décalage. Le déséquilibre qu’il instruit donne plus de force
à l’ensemble de l’espace architectural. La «sculpture», l’installation ne se veulent plus de simples
répits ou repos du regard par rapport à cet espace. Elles ne sont pas sa transgression mais son point
d’appui et d’aboutissement. Plus qu’une tension de nature épique ou allégorique est proposée une
immersion dialectique. La « déconstruction » même de l’espace en est l’indice. Artiste de la
perturbation, Leiß remet donc en question l’enjeu de la représentation. Il montre toujours le vide que
le plein appelle en des expériences aux polyphonies d’éléments épars-disjoints. Un monde flottant
apparaît: le figuré devient le réel sur lequel ce dernier ne peut plus se plaquer. L’artiste rappelle que
la sculpture -comme l’architecture – se constitue dans le sensible mais aussi par le sensible qui lui
permet de trouver ce que Carl André appelle «sa seule harmonie». Au propos visuel de la
connaissance le jeune créateur oppose le réseau de perceptions d’aspects incongrus pour jouir de la
beauté qui s’y marque. Une beauté cachée dans le vide. Il ne s’agit donc pas d’ajouter mais de
réduire. De se contenter d’un séjour en un toast aussi funèbre que lumineux. Il peut suffire à
quelques instants de plaisir.
Violaine Leroy
Née en 1981, œil droit en fuite et faux-semblant, elle fait des images, des scénarios et des bandes-dessinées, des expos pour le collectif les Rhubarbus. Diplômée de la HEAR en 2005, elle est depuis restée à Strasbourg où elle dessine et se raconte des histoires étranges et oniriques dans son atelier. Vous pouvez découvrir son travail avec « Dérangés », une BD publiée aux éditions de la Pastèque ou « Les contes de Luda » chez Gallimard.
