Evgenia Kashirina

Je suis une artiste qui aime expérimenter avec la couleur. Je veux trouver une abstraction qui m’exprimera. quand je suis fatigué je peins des aquarelles et des natures mortes et des portraits classiques

Caroline Koehly

Illustratrice depuis 20 ans, je suis spécialisée dans les représentations de la nature, des jardins et du patrimoine architectural.Une grande partie de mon métier consiste à sensibiliser les publics à la fragilité des espèces ey des écosystèmes naturels. Je crée des illustrations et des fresques pour diverses maisons d’édition, des parcs naturels, des lieux de sensibilisation à la nature.En 2015, j’ai créé un nouveau concept de livres audio illustrés pour les enfants : « Les fictions naturalistes ». Ces supports inédits de sensibilisation associent une bande sonore de dessin animé et un livre pour enfants aux illustrations à dominante naturaliste.Mon travail puise sa source dans l’observation de scènes de nature.Je m’entoure fréquemment de naturalistes et spécialistes d’espèces pour comprendre les mécanismes des écosystèmes et les restituer. La fragilité des espèces motive particulièrement mon travail. J’oscille entre diverses techniques, toutes au service du message que je souhaite porter.

Camille Kuntz

Jonglant avec les contraires, je souhaite mettre en lumière la soumission des êtres qui se plient aux machines ou aux espaces conçus pour s’adapter à elles -leur permettant une mobilité et efficience productiviste toujours plus rapide-.  À tout ce qui forme le canevas de nos architectures, à ce qui structure, proportionne nos chemins quotidiens (comme les rails de chemins de fers, tramways, routes et véhicules avec ou sans moteurs tels que les Caddies de supermarchés), j’associe -jusqu’à les hybrider parfois- des matières souples (tissus, bâches, laines, végétaux, fleurs, etc) qui rappellent le vivant, qui appellent à la contemplation, soit à une certaine résistance face au monde actuel qui court sans faire de pause.

Avec le même « sens de l’interrogation et de la réflexion, le désir d’explorer des contrées nouvelles, de se frayer des passages vers des destinations inconnues […dans le domaine de l’art…] « , qu’avait repéré le philosophe Jean-Luc Nancy lors de nos échanges en 2016 autour de  »l’obscène » -titre et sujet de l’une de mes recherches écrites-, je cherche au fond à saisir l’insaisissable, soit l’existence et le temps. Je poursuis ainsi ma quête conceptuelle et formelle de metteuse-en-scén’ographe consistant à sculpter l’espace-temps : Pour dilater, contracter le temps  je déforme les perspectives -via des répétitions, leitmotivs, trames, plis, ondulations, lignes-, je fractionne l’espace d’arythmies. Que ce soit pour un spectacle, un film, une performance, une installation, une forme sculptée -figuratives ou abstraites-. Je passe surtout par des jeux d’échelles (de la maquette, du modèle réduit, au réel agrandi, par le décor, la sculpture).

Sans perdre de vue cette exploration des rapports de force qui se jouent entre les machines, les architectures-machines et leurs impacts sur les corps-émotions. Je questionne : Comment en viennent-elles à se retourner contre leurs créateur.ice.s ? Et que se passerait-il à essayer de revenir à l’Origine des choses / à l’essence de l’existence? Je rêve alors de rencontres collectives autour de nouveaux mythes ou rites, pour matérialiser l’idée d’une porosité entre les réalités, et d’une circulation possible entre les différents degrés de celles-ci.

Bernard Joseph Kuhn

Encensé et/ou interrogé, le travail de Bernard Joseph Kuhn ne laisse jamais indifférent. Il créé des interprétations photographiques de différents lieux à travers le monde, interprétations qu’il décline entre abstraction et onirisme. Pour traduire et partager ces ambiances, il explore diverses techniques de surimpressions.Sans bien entendu renier la photographie traditionnelle, il essaie par ce travail de rompre avec l’agencement des codes photographiques établis. Il essaie aussi de distancer la photo descriptive. Il souhaite ainsi élargir les limites de l’art photographique. Bien sûr, des expérimentations dans ce sens existent, variées ; et les techniques de superpositions ne sont pas nouvelles. Mais il ne veut pas réinventer le flou dans ses surimpressions. Ni pour suggérer le mouvement, ni pour l’esthétique. Il ne veut pas non plus superposer des images pour créer de simples aplats, certes décoratifs.Il veut charger ses photos d’émotion, les rendre oniriques, interrogatives, ludiques. Cela en conservant ses créations nettes, et en mêlant dans les imbrications iconiques maints détails et silhouettes qui rendent les lieux identifiables. Il tient beaucoup au repère qui, à défaut de fournir une clé au raisonnement, devient alors un sésame au rêve. Un voyage dans l’image. L’image que le spectateur s’approprie. ELEMENTS TECHNIQUES :Pour refléter les ambiances reproduites dans ses photographies, il sélectionne des techniques de surimpressions numériques, précédées de prises de vues multiples dans les lieux dont l’atmosphère l’a touché.Le résultat implique tout d’abord – et c’est primordial – d’anticiper et d’imaginer la photo finale. En plus des paramètres de réglages habituels, sont pris en compte de nombreux paramètres tributaires du lieu, nécessitant souvent des prises de décision complexes au cours même des série de déclenchements, en cas de foule dense notamment, afin de ne pas ruiner la séquence. L’on reprend souvent à zéro.Vient ensuite le travail créatif à l’écran. Phase de longue haleine où se combinent choix des photos à superposer, organisation, recompositions, validation ou non des humeurs et des surprises du numérique, retouches… Un rendu non conforme à l’impression ressentie sur le site est éliminé ; les images sont réorganisées, ou abandonnées. Les logiciels utilisés n’imposent pas leur diktat ; ils doivent être domptés et mis au service de la mise en forme des vues sélectionnées. Ils sont la brosse du peintre, la pointerolle du sculpteur.

La Kaverne

Un atelier dans la forêt, pas en lisière de forêt. On vit une petite aventure rien que pour y accéder.
Pour les ateliers ouverts, la Kaverne accueille quatre artistes des collines environnantes.
Rodérik Farny est cinéaste plasticien, il partagera sa dernière réalisation et proposera une installation participative.
Violaine Douarche est illustratrice, elle partagera une sélection de ses projets.
Silvi Simon est artiste plasticienne, elle partagera des expérimentations photographiques autour de la chimie et de la lumière.
Léa Munsch est sculpteure, elle partagera une série photographique onirique et sensorielle reliée à sa pratique de la sculpture et de la vie.

Virginie Kubler-Sutter

Virginie Kubler-Sutter aime lire, écrire, relire et relier.Son métier et sa passion se caractérisent par l’envie de tisser du lien mais aussi de proposer une expérience sensorielle tout en apportant une touche de délicatesse. Quand elle écrit ou relie, elle essaie de donner corps à ce qui n’était qu’un rêve ou un désir, elle cherche la forme textuelle et structurelle pour magnifier l’intention. Son travail commence par le regard et l’écoute pour suivre ensuite les labyrinthes de l’imagination et laisser émerger des émotions qui participent au travail de mémoire autant qu’au dévoilement de l’intime car les mots que l’on souhaite conserver et mettre en valeur sont précieux.Etant curieuse de découvertes et d’expériences, chaque nouveau projet est une terre vierge propice à la rencontre et à l’exploration. Ses multiples voyages, les langues étrangères découvertes, les livres lus, les pratiques artistiques et corporelles effleurées sont autant d’univers venus modeler sa personnalité et nourrir d’une sève riche son imaginaire.Elle aime les histoires, celles que l’on raconte aux enfants, celles que l’on chérit, celles qui nous construisent. Elle aime aussi les cadeaux. C’est pour cela que les livres ont une si grande place dans sa vie. Ils sont les écrins de tant de souvenirs et des vecteurs foudroyant d’humanité.L’artisane est également fascinée par le papier, celui qui est fabriqué à l’atelier autant que celui qui vient de l’autre bout du monde, celui qui provient de la transformation de « déchets » aussi bien que celui qui naît des fibres d’êtres vivants improbables. Le papier nous renvoie à notre résistance autant qu’à notre fragilité. Une feuille est si légère et pourtant il est très difficile de détruire une bibliothèque entière.Virginie Kubler-Sutter souhaite incarner un métier millénaire, en reproduisant des gestes en voie de disparition, tout en laissant parler sa propre sensibilité pour transmettre quelques éclats de sa vision du monde. Sa démarche se veut éthique et embrasse une écologie intégrale. Du choix de son statut (devenir entrepreneuse-salariée d’une SCOOP), à la décision d’un mode de vie rural sobre et joyeux, en passant par la sélection de matériaux durables, elle essaie d’harmoniser au maximum ses valeurs et ses aspirations à son mode de production, afin que par les objets qu’elle crée autant que par les collaborations qu’elle choisit, elle construit, pierre après pierre, rêve après rêve, le monde qu’elle désire pour demain.

Neojungle

Graphiste de métier, je cherche à m’affranchir des contraintes imposées dans mes projets professionnels par la création d’œuvres personnelles. Inspiré par les affiches, le collage et le photomontage numérique, je laisse libre cours à mon imagination pour créer des visuels très graphiques ou aux univers surréalistes parfois même chaotiques. 
Les photos que j’utilise sont issues de mes archives ou recyclées d’Internet. J’y ajoute parfois des formes, des effets spéciaux ou des éléments typographiques. Je m’amuse avec les couleurs et la lumière pour donner une atmosphère plus cohérente à l’ensemble. 
J’aime la liberté de composition et la rapidité d’exécution que permet le collage, d’autant plus lorsqu’il s’agit de collages numériques. Je peux ainsi me laisser porter au grès de mes envies et improviser, ce qui engendre parfois de beaux accidents. Le seul défaut étant l’aspect trop froid du tout numérique, j’aspire à m’orienter vers des méthodes plus analogiques, et à terme, faire converger ces deux aspects sur des projets de plus grandes envergures.

Kyung BOUHOURS

Kyung BOUHOURS Métamorphoses et syncrétismes. Un univers hybride, peuplé de créatures qui abolissent les catégories. Ses métamorphoses ont beaucoup évolué dans des décors d’usines désaffectées. Parmi les hommes, on croise, dans sa mythologie industrielle, une Gorgone à la chevelure de fer et une Myrrha au tronc colonne de béton. Il y a parfois ces brumes, ces vapeurs, dont on ne sait si la fluorescence est toxique ou enchanteresse. L’Océan s’invite dans la ville. Lèvres-coquilles, organes-coraux, excroissances-méduses. Mutations aqueuses. « C’est la nature qui reprend ses droits. » Cette dystopie noire d’une humanité en voie de disparition tend aujourd’hui à s’apaiser. « Mes dernières toiles se situent beaucoup en extérieur et l’homme et la nature sont plus en paix ». Ses personnages sont souvent androgynes. Ses hybrides mêlent genre humain, animal et végétal. Ses scènes sont à la fois européennes, asiatiques et africaines. Kyung syncrétise, assemble et réunit, cherchant unité et liberté. Cet univers, c’est son espace mental. Les friches urbaines et contrées désoeuvrées côtoient les baisers, les bulles et la basse-cour. Les pylônes côtoient les arbres. Nul besoin de choisir entre rêve et cauchemar. C’est un univers parallèle, fréquenté par autant d’angoisses que de désirs, de revers que d’espoirs. Et c’est au sein de ce monde intérieur que la peinture trouve sa liberté. « Dans mon monde je n’ai aucune contrainte, je peux enfin tout peindre, et la liberté est une nécessité. »Barbara Tissier d’Artension