Née en 1984, vit et travaille à Strasbourg.
Membre du collectif La SemenceRie depuis 2014
Le fil est au centre de mon travail.
Je suis fascinée par les « ouvrages de dames » depuis l’enfance.
Quand je regardai ma grand-mère crocheter, j’étais charmée par la délicatesse de ses mouvements.
C’est dans ces mêmes gestes répétés que je prends le temps de m’imprégner des matières que j’affectionne.
Je collectionne et m’entoure d’objets et de matériaux divers.
Je pêche dans mon environnement quotidien et j’improvise autour de cette matière choisie.
Je couds, je brode, troue des objets, les modèle, les assemble, les répare ou les accumule.
Aujourd’hui, grâce aux rencontres et à la découverte de nouvelles techniques comme la céramique, mon champ de création s’est étendu et je me plonge dans le travail artisanal petit à petit avec délice.
Mon atelier est un espace aménagé au sein de mon appartement, un espace hybride dans lequel je crée et me questionne chaque jour.
Au début,je me suis intéressée au temps et aux ruines. Je me suis d’abord imaginé, dans une édition comme Usine, l’histoire d’un lieu, son vécu.
Cet intérêt pour la trace et les vestiges m’ont conduit à ré-envisager l’écriture ; d’abord sous sa forme manuscrite. Ce qui m’a touché, c’est sa capacité singulière à évoquer son auteur, une personne, à travers notes et billets, à travers de petites phrases énigmatiques trouvées au hasard, dans des livres ou des boîtes. Ces restes m’évoquent les mots blancs qu’avaient gravé les spectres sur les photographies de M.J Vearncomb. Me voici en présence de fantômes, ceux des précédents possesseurs.
Dans le même temps, la typographie m’a attirée. C’est la marque de l’instant, une trace, une empreinte qui parle de la présence et de l’absence. Quelque chose de sensible, de vrai et de vivant. L’écriture mécanique c’est l’opposition de deux matériaux.Mon champ de recherche comprend également l’image en tant que souvenir, mes souvenirs comme ceux des autres. Comment faire parler une réminiscence, un genre de hantise. Un retour du fond de mémoire. Une remembrance.
Je ne me pose pas de limites dans la réalisation de mes projets, que ce soit pour la technique ou encore le support car chaque technique apporte sa propre lumière. Mes productions s’articulent autour de la problématique de la mémoire notamment à travers l’écriture.Quelle est la nature de cette mémoire écrite, et quels peuvent être ses enjeux.
Guo Junsheng, mon atelier est ouvert depuis 3 ans 6, rue de la Porte Neuve à Colmar
Un hublot ouvert sur une planète étrange, pleine d’angoisses et de désirs, où les émotions enfantines s’expriment massivement. Un monde que je fréquente en silence, que je vis. Cette ouverture intime aux lignes, aux traces d’encre et aux formes archaïques, sur un monde que je rencontre à l’entrevue, est ce que je restitue à la vue.
Ma peinture se nourrit des émotions ressenties, de mes expériences : une architecture majestueuse, une musique qui transcende.
Musicienne de formation, je peins depuis quelques années et cherche à mettre en écho musique et peinture.
L’Atelier sera ravi de vous accueillir dans son univers de contrastes et de couleurs où Yo. se consacre à la peinture comme un acte spontané et méditatif.
Le public pourra (re)découvrir les oeuvres de l’artiste et son cadre de travail.
Consultation des différentes thématiques possible sur demande tout au long de l’année.
Kruno Jakobovic, alchimiste sur plaque
La visite de l’atelier de Kruno Jakobovic commence par la cave. Là, il se révèle, et ses plaques dévoilent leurs œuvres d’art. Le graveur utilise plusieurs techniques différentes, certaines ancestrales, utilisées par d’autres, et une qu’il préfère garder pour lui : « c’est un procédé personnel que je ne veux pas expliquer », glisse-t-il avec son délicieux accent venu de Croatie.
Kruno Jakobovic prend visiblement plaisir à manipuler la matière et les outils. Soude caustique, poudre de colophane, eau forte, aqua-teinte… Son univers a des relents d’alchimie.
Dans sa caverne, il s’est installé une presse et une armoire de photogravure, et dans son atelier-bureau, il garde tout le reste : dessins, peintures gravures, plaques, stylet, poinçons, burins… Sa découverte de la gravure est récente : « comme ma femme ne savait pas ce qu’elle allait faire de moi à ma retraite, j’ai commencé les cours de peinture… » s’amuse-t-il.
Une rencontre avec une artiste-graveuse croate a fait le reste.
A la recherche de nouvelles confrontations entre objets, images, matières et espaces, mon travail propose une remise en question permanente de ce qui détermine l’individu et l’environnement dans lequel il s’inscrit, en manipulant l’ambiguïté et le paradoxe.
À partir d’une réflexion née autour de la banalité, mon travail s’articule autour du rapport au temps, à la façon de vivre dans la société et à la consommation d’objets devenus ordinaires par accumulation mais également à la notion d’identité. En ce sens mes recherches expérimentales intègrent les attendus d’une démarche artistique.
Mes différents déplacements à l’étranger nourrissent et construisent mon travail.