Alice Jouan

Diplômée en juin 2021 de la HEAR de Strasbourg en atelier Didactique Visuelle, je cherche à mêler la pratique du chercheur.euse à celui.celle de l’artiste. Dans ce sens, mes recherches plastiques et graphiques prennent la forme d’enquêtes. Ces enquêtes se nourrissent d’interviews, de carnets remplis de croquis, de récoltes d’objets, de collages et photomontages.   Ces investigations sont nourries par l’exploration textile, dans la confection de costumes, installations et scénographies.  J’expérimente un travail au trait fourni, habillé de motifs, dans lequel le thème du spectacle, du cabaret et de la danse s’incarne.  Je tente de traduire la vibration du corps dans des personnages illustrés, en série, costumée et colorée.   Les thématiques du soin, du rituel et du collectif sont développées dans ces recherches. J’interroge ce qui réunit ces personnages singuliers entre eux : dans leurs postures et dans leur rapport au corps. L’habillage et la parure deviennent une façon de se révéler, augmenter une partie de nous-même, elle peut aussi nous camoufler et devenir une armure. Ces armures rendent tangibles nos entrailles et nos vulnérabilités. Ces objets fabriquent des récits, questionnant de possibles futurs enviables (micro-utopies). Ils interrogent nos symboles et rituels collectif.   La formation CFPI (centre des plasticiens intervenants) à Strasbourg a renforcé ma quête de transformation sociale à travers l’intervention plastique.  Cette quête est fondamentalement liée à une lutte pour la préservation de l’imaginaire, en tant qu’outil engagé pour ouvrir les possibles d’un avenir socialement plus juste plus proche de l’environnement.

JoVe

Immersion dans la Nature  Sculpter est à la fois un travail physique et intellectuel. Tout mon processus artistique débute par l’observation de la nature, la contemplation des mystères cosmiques. Je me laisse porter par les énergies primordiales des quatre éléments : la Terre, le Vent/Air, l’Eau et le Feu. Le spectacle de la nature crée une capacité inégalée à captiver nos sens, à susciter des émotions et à stimuler l’imagination. Un doux bruissement de feuilles dans une forêt, la danse fascinante de la lumière sur l’eau, les couleurs vibrantes de l’univers…   Conceptualisation  Je plonge dans mon imagination, mêlant observation et intuition, j’interprète des formes naturelles que je vais changer selon mes ressentis pour créer des œuvres qui transcendent les limites de la réalité, jusqu’au point de convergence entre ce que je vois et ce que je ressens. Cela donne à mes sculptures un aspect biomorphe qui permet de prendre une direction plus abstraite.   Sélection des Matériaux  Pour moi le choix des pierres est le prélude à la sculpture, qu’il soit guidé par une idée première ou que la création soit induite par les pierres elles-mêmes. Je passe du temps dans les carrières pour trouver les blocs de marbre qui serviront de toiles vierges à mes créations. Chaque bloc est unique, porteur d’une histoire millénaire et d’une beauté brute. Chaque pierre va guider mes mains dans un long dialogue fusionnel. « C’est comme un corps à corps avec la matière où chacun impose ses règles » Barbara Hepworth.  Processus de Sculpture  La sculpture en taille directe est physique, les machines sont lourdes, bruyantes, ce travail produit beaucoup de poussière. Chaque coup de ciseau est une danse entre moi et la matière, chaque éclat de pierre une nouvelle révélation.  Une fois la forme de base ébauchée, je me concentre sur les détails, je laisse certaines parties brutes, tout en travaillant les autres. Chaque geste est empreint de détermination et de vision. La sculpture se fait aussi en écoutant le marbre chanter : il est important d’écouter pour respecter la pierre et ne pas dépasser ses limites.   Finition et Polissage  Une fois que la sculpture a achevé de prendre forme, je consacre beaucoup de temps à la finition, au ponçage et au polissage, révélant la splendeur cachée du marbre. Certaines pierres ne révèlent leurs veines et la véritable profondeur de leurs couleurs qu’à la fin de ces traitements. Chaque étincelle de lumière capturée sur la surface de la pierre, polie comme une pièce d’orfèvrerie, est un hommage à la beauté du marbre.  Réflexion et Présentation  Enfin, une fois la sculpture achevée, je prends un temps pour contempler mon œuvre. L’objectif ultime est que le spectateur voie mes sculptures en marbre non seulement comme des objets d’une esthétique aboutie, mais aussi comme des portails vers un monde intérieur et symbolique où la beauté et la signification se rejoignent.

Justine and Cow

Pratique artistique textile depuis 2012 et peinture sur bois depuis 1983
BEATEP, animation Personne Agées- Strasbourg 2004
Formation de Tailleur sur Cristaux – Sarrebourg 1983
Galerie Barbara Wartenberg, Bad Belingen (D) depuis 2013
Galerie l’Escalier, Brumath depuis 2013
Galerie Ligne Bleue Sélestat, 2016, 2017
Galerie Decorde Strasbourg 2017 à 2019
Pour l’Amour du Fil Nantes, depuis 2017
Carrefour Européen du Patchwork Sainte Marie aux Mines depuis 2013
Salon Objet Textile Manufacture Roubaix en 2013
Festival du Point de Croix Kutzenhausen 2015 et 2016

JoVe-art

C’est ici, à la maison, au 11 rue Boussingault à Strasbourg que j’ai installé mes ateliers depuis 2016.  

 

L’atelier de sculpture 

Mon atelier se trouve tout en bas de la maison avec un accès direct au jardin et un accès à la cave par l’intérieur. J’ai été obligé de changer la porte de communication avec la cave. La première fois après trois heures de sculpture la poussière s’est envolée jusqu’au deuxième étage de notre maison, une catastrophe. Depuis le changement de la porte je peux travailler sans aucun problème de ce genre. 

Mon atelier est assez petit mais très bien organisé. J’ai deux tables principales à ma hauteur pour faire de la sculpture. Un extracteur professionnel m’autorise à travailler en continu sans qu’il y ait trop de poussière. Une protection de haut en bas est indispensable : je porte lunettes, casque anti-bruit, masque, gants, chaussures de sécurité et tablier de cuir lourd. Mieux vaut éviter les drames ! Mes machines sont nombreuses : meuleuses droites ou à angle, ponceuses, Dremel, fraises, perceuse à colonne, enfin tout une gamme pour que je puisse travailler efficacement. Sur ces machines se montent de multiples instruments, qui me permettent de couper, poncer, mécher, fraiser…Évidemment je travaille aussi à la main : j’utilise des marteaux, des ciseaux, des bouchardes, des gradines, des gouges, etc. Pour finaliser les sculptures il y a aussi toutes sortes de papiers de verre, meules abrasives, de la pâte de lustrage… Un univers très technique, physique et exigeant. L’installation s’est faite petit à petit car évidemment c’est tout un investissement. 

 

L’atelier de mosaïque

L’autre atelier se trouve tout en haut de la maison, dans un grand espace sous le toit, un endroit qui baigne dans la lumière. 

Pour le moment mon atelier de mosaïque n’ouvre pas ses portes pour le grand public en raison de l’accessibilité. C’est pour cette raison que j’ai l’idée de mettre cet atelier dans la cour sous le carport à l’occasion des Ateliers Ouvert. Ceci me permet de montrer mon atelier de mosaïque et de faire aussi une belle exposition dès l’entrée dans la cour qui emmène ensuite le public vers l’atelier de sculpture.

La sculpture sur pierre a beaucoup influencé mon travail en tant que mosaïste. Avec cette évolution la matière première a changé et donc également l’outillage qui va avec. Très vite on trouve plutôt marbre, granit, grès, minéraux, ardoise, coquillage, feuille d’or. 

 

Deux ateliers

Je travaille seule dans mes deux ateliers, j’aime cette solitude et cette tranquillité pour préparer et réaliser mon travail. Par contre, parfois, il se trouve que j’invite les clients pour qui je crée une pièce sur commande afin qu’ils puissent choisir leurs matières et couleurs ou qu’ils assistent à une étape particulière de la création. Ce sont des moments de partage très sympathiques et enrichissants pour moi. 

 

C’est également pour de belles rencontres que j’invite les visiteurs des Ateliers Ouverts à découvrir mes deux pratiques artistiques.

René Jessel

Profil René Jessel 

 

Le véritable sens de l’art, c’est la joie. Pas besoin de comprendre. Ce que tu vois là, te rend heureux, tout est là. L’art doit pouvoir réjouir et guérir.  Constantin Brancusi 

 

Peindre, un acte de résistance depuis l’enfance.  

 

« À 11 ans, suite au décès accidentel de ma mère, j’ai été placé dans un orphelinat. Dessiner et peindre, lire des livres de poésie, était mon unique source de joie. Je pouvais créer et Inventer un monde où il y avait encore de la lumière et de la couleur, et qui me rendait la vie supportable. » Puis, il cite R. Char : Dans nos ténèbres, il n’y a pas une place pour la beauté. Toute la place est pour la beauté. ». 

 

« Mon initiation à l’art pictural se bornait alors à regarder les images du dictionnaire Larousse.  J’ai arrêté mes études à seize ans après un apprentissage en ferronnerie d’art, alors que je voulais faire de la vitrerie d’art. 

À ma majorité j’ai quitté les institutions pour aller voyager, gardant ma maison natale à Vieux-Ferrette comme point de chute…

Mes voyages m’ont permis la rencontre, et d’échanger mes peintures pour recevoir un toit et un repas. »  

Création de l’atelier du « Geissahemmel » à Vieux-Ferrette en 1985. Aujourd’hui encore, la peinture est pour moi un acte de résistance. 

 

Un ordre échafaudé à travers des suites d’éclairs :  

Pas de théories, pas de dogmes, pas d’écoles.  L’inspiration, les thèmes travaillés naissent d’une nécessité intérieure. L’ordre ne se construit pas dans un traité dogmatique. Il s’échafaude à travers les éclairs, à travers une suite d’illuminations qui peuvent avoir pour thèmes des sujets figuratifs comme les animaux, la forêt, mais aussi sur de longues périodes des recherches dans l’abstraction. Les motifs se succèdent mais ne sont que des prétextes à l’expérimentation et la recherche tel un jeu. 

Le travail « les méandres » (1990) est une expérimentation d’une forme de calligraphie à l’encre de chine. 

 

Puiser des forces créatrices dans la beauté de la nature : 

 

Au plus fort de l’orage, il y a toujours un oiseau pour nous rassurer. C’est l’oiseau inconnu, il chante avant de s’envoler. R. Char 

Les oiseaux sont perçus comme messagers entre dieu et les hommes. C’est pourquoi, ce thème a été abordé depuis de très nombreuses années ; les hirondelles ou les chardonnerets sont des sujets importants dans le travail.

 

L’art fait partie d’un tout vivant : 

Comme chez les anciens artistes japonais, pour qu’un peintre soit reçu par ses pairs, il fallait qu’en plus de savoir peindre, il maîtrise l’écrire d’un poème, avoir marché au moins 1500km et savoir faire la cuisine. 

C’est dans cet esprit en lien avec la nature et son environnement que l’artiste du « Geissahemmel » élève pour son autosuffisance : chèvres, lapins, pigeons et abeilles. Il plante également des arbres fruitiers, et entretient un potager en vue d’une autosuffisance alimentaire. C’est mon engagement personnel pour le respect et la protection de l’environnement. 

La peinture fait partie

Thomas Jacoulet

Je suis illustrateur de commandes et auteur d’albums et de bandes dessinées. Mes récits se nourrissent de contes régionaux, de littérature fantastique, du cinéma de genre et des épopées antiques et médiévales. le dessin est pour moi une écriture sensible autant qu’une porte vers des objets et des espaces en trois dimensions. C’est par ailleurs un outil, qui m’a servi à animer des marionnettes, pour la réalisation d’accessoires de cinéma et de vues perspectives pour un architecte. En collectif (Bétonite) il devient un autre territoire d’exploration. Il gangrène les murs des sous-sols, on s’y déplace dans des logiciels 3D, il sort de l’ombre lors d’expositions et se propage en festival sous diverses formes imprimées.

Joly Papiers

C’est à travers différentes techniques comme la reliure, la peinture, la photographie, l’illustration, l’impression que j’exprime ma créativité.De nature intuitive, je laisse émerger les projets en conciliant forme, couleur et poésie. La matière principale qui m’émerveille est le papier. J’aime le « glaner », lui donner une seconde vie, lemanipuler, le déchirer, le coller, le coudre, le mettre en lumière.Entre artisanat et création de livre d’artiste, j’exprime ma sensibilité artistique en donnant sens au lien. Ma pratique artistique m’invite à relier les pages les unes après les autres, à trouver du lien entre image, ressenti et mot et à créer du lien dans les projets que je mène.

Jisays

Par ailleurs photographe dans la communication et la publicité, c’est lorsque les bruits s’atténuent, que les ambiances se feutrent, lorsque l’odeur du bois humide ou de la mousse emplit l’air que je trouve les ressources et le matériel nécessaire à mes prises de vues. Tantôt en numérique, tantôt en argentique, peu importe la technique, l’objectif est de partager la poésie qui habite le monde qui nous entoure, de cultiver l’émerveillement qui invite à en prendre soins, de faire renaitre la curiosité enfantine par le déplacement des points de vue, par la douce perte de repere que peut nous offrir la nature.Imprimée sur un papier Fin Art choisi avec soin, l’image revêt une dimension et une profondeur particulière et se fait fenêtre sur un monde qui peut sembler étrange ou imaginaire, et qui pourtant est bien réel.

Hans Jellam

Bronze et papier, contraste des matériaux. La forme imposée au bronze, travaillée directement dans le sable, est transférée sur le papier. Il faut regarder, toucher pour qu’un subtil accord apparaisse et qu’éclatent la rigueur, l’exigence et la cohérence de ce travail.

Bérénice Joessel

Après avoir obtenue une licence d’Arts Plastiques à l’Université de Strasbourg en 2017, j’ai étudié à l’Académie des Beaux- Arts de la ville de Liège en Master Spécialisé en Gravure en 2020.Depuis toujours sensible à la nature, la randonnée est un moyen de se ressourcer, de revenir à ce qui est essentiel. Partir étudier à l’étranger a été un déracinement physique et psychologique. En dessinant de grands formats au graphite à partir de photographies prisent lors de randonnées, j’ai tenté de rester en lien avec les Vosges, montagnes que j’ai très souvent gravies. Dans ce processus, je cherchais un refuge mental, un espace où je puisse m’évader.Par la suite, le dessin s’est mêlé à la gravure. Ce médium suscite en moi à chaque impression la surprise de l’inattendu. Elle permet de mettre en exergue la métamorphose incessante de la nature par la multiplication des images et de leur variation. En parallèle de la pratique du dessin et de la gravure, je conçois des livres dans un désir de partager ce qui est éprouvé à la fois personnellement et collectivement. J’y réunis des textes, à mi-chemin entre la prose et la poésie, parfois accompagnés de photographies et de dessins. D’autres fois, je capture des témoignages extérieurs.