Sun Choi

L’œuvre de Sun Choi trouve ses racines dans l’observation du quotidien, des phénomènes sociaux ou d’événements traumatiques personnels et historiques. L’artiste y prélève des motifs issus de matières organiques, sédiments ou autres ressources corporelles (souffle, odeur, salive, lait maternel, résidus de produits chimiques ou d’eaux usagées, etc.) qu’il manipule à dessein.
De cette collecte naît une peinture abstraite dont les motifs évoquent la calligraphie traditionnelle d’Extrême-Orient et où co-existent diverses dualités
: celle de la surface et de la profondeur, celle de l’artistique et du non-art, du visible et de l’invisible, de la vie et de la mort, du matériel et de l’immatériel, du beau et du laid.
Les œuvres de Sun Choi tirent parti de ce masque décoratif pour transfigurer l’ordinaire et sublimer le périssable.
Dénonçant l’approche normative du «beau», Sun Choi questionne la valeur intrinsèque de l’art autant qu’il célèbre l’expérience sensible et anoblit le vivant.

Florent Ruch

Démarche artistique
Récolte, fermentation, décantation.
Je vois le cinéma comme un art à la fois archaïque et moderne. Archaïque car il est la matérialisation du mythe de la caverne de Platon, que seuls les moyens techniques ont empêché d’exister avant. Des ombres projetées sur le fond de grotte, qui ne sont définitivement pas la vie. Moderne car il permet une distanciation, le fait d’être à la fois spectateur et sujet réfléchissant.
Le cinéma ne m’intéresse que lorsqu’il est du cinéma et uniquement du cinéma, non pas du théâtre filmé ou des évocations picturales ou de la télévision. J’ai une fascination scopique pour la projection de l’image argentique qui défile à 24 images par secondes dans une salle noire. La matière elle-même du photogramme, le grain, la profondeur de champ, jusqu’à son imperfection
me paraissent indissociables du cinéma. Ils participent de cette fascination, et me rendent l’image cinématographique présente, palpable.
Mon cinéma est un cinéma non réaliste, onirique. J’ai très souvent réalisé des films muets. La recherche de l’efficacité, le réalisme, la dictature du scénario (un bon film = une bonne histoire), l’unité de temps, de lieu et d’action me paraissent étouffer le cinéma qui ne demande qu’à sortir.
Comme l’a dit Andrei Tarkovski, mon sentiment profond est que le cinéma est un art du temps, du « temps scellé ». Chaque plan a sa temporalité propre, qui ne se raccorde à un autre qu’en fonction de cet écoulement du temps, tel un flux d’eau. On ne peut raccorder deux tuyaux de sections différentes où s’écoule l’eau.
Aujourd’hui, je pratique un cinéma de l’improvisation, comme du free jazz. Je m’imprègne d’un sujet, d’un univers, d’un lieu, d’une personne, d’une histoire. J’en cerne les contours, les limites.
Puis, attentif, ouvert à la surprise, à l’instant présent, je filme. Lorsque je suis ainsi connecté aux éléments, aux personnes, alors du cinéma peut survenir. Le travail de montage qui suit est une redécouverte de ce qui est réellement dans mes images : tout le travail préalable d’imprégnation s’est fixé comme par magie dans chaque image.
Mon amour du cinéma est lié à à sa forme physique et sensible : l’image argentique.
Aucune nostalgie, c’est ma réalité : l’œil avec lequel je voie le monde.

 

Oeuvres déjà réalisées
CINEMA

films


PHOTOGRAPHIE

Photo

Marie Lagabbe

Marie Lagabbe est une photographe française vivant à Strasbourg et originaire
d’Aubervilliers (93). C’est dans le centre d’art plastique local, au cœur de la cité de la Maladrerie, qu’elle découvre le plaisir de la photographie argentique à l’âge de 17 ans. Depuis, elle ne cesse de produire des images où elle mêle divers médias et techniques, grâce aux nombreux appareils qu’elle déniche en brocantes et en vides greniers.
Bien plus qu’un simple moyen de faire apparaître ses photographies, le tirage à l’agrandisseur qu’elle réalise dans sa chambre noire est une étape indissociable de sa démarche artistique. Ses clichés en noir et blanc prennent tout leur sens en devenant des objets physiques, palpables, qu’elle pourra déchirer, coller, ou encore utiliser comme support d’écriture.
Par sa pratique, Marie cherche à maîtriser le hasard. Elle aime le défi calculé du facteur chance et la prise de risque systématique. Sa méthode de travail est donc empirique : essayer, observer, réessayer.
Elle envisage ses shootings comme des collaborations, dans une volonté d’enrichissement réciproque : le·a modèle n’est pas muse-objet, mais co-acteurice de cette phase de travail. En somme, Marie privilégie le processus au résultat, et ce qui lui importe avant tout ce sont les heures passées à shooter, ou dans le rouge, les doigts dans les bacs.

Polysème Magazine

Anna Byskov

Anna Byskov, née en 1984 à Quito (Equateur) est une artiste anglo-danoise qui a grandit majoritairement à Genève. Diplômée de la Villa Arson à Nice en 2008, elle travaille à Mulhouse et à Paris où elle bénéficie d’un atelier à la Fondation des Artistes à Nogent-sur-Marne ainsi qu’à Motoco à Mulhouse. En tant qu’artiste invitée, elle enseigne actuellement la performance au Beaux Arts de Lyon.
Anna Byskov pratique la performance où son corps et son esprit sont engagés vers la voie du burlesque et de la folie, l’artiste incarne des personnages à la frontière trouble, mêlant fiction et récit personnel, nous emmenant jusqu’aux confins de l’absurde, de l’incongruité.
En 2019, elle co-fonde avec cinq autres artistes (Christina Huber, Hannah Kindler, Stella Meris, Nika Timashkova) de la région Grand Est, Bade-Wurtemberg, Region-Bâle, un collectif somebody*ies qui souhaite renforçer les liens entre les artistes et les acteurs culturels de la région des trois pays (région frontalière entre l’Allemagne, la Suisse et la France) pour contribuer à une
atmosphère de solidarité. Le collectif participe et s’interroge sur comment déplacer un travail personnel au sein d’un groupe ? Est-ce que le travail de groupe peut élargir et renforcer les conceptions d’un travail personnel ? Comment penser, travailler et fonctionner collectivement ?
« Anna Byskov se constitue au fil des ans une bibliothèque en perpétuelle évolution de formes et de gestes qu’elle utilise ensuite jusqu’à contentement, voir jusqu’à épuisement. En expérimentant à chaque fois de nouvelles combinaisons, elle cherche à atteindre ce point d’équilibre où le langage créé par ces différents agencements traduira alors parfaitement sa pensée. » Vincent Verlé, commissaire indépendant, Openspace.
BIBLIOGRAPHIE
Anna Byskov a participé au 55ème Salon de Montrouge ; « Le Festival » dans le cadre de «Beaubourg la Reine » invitée par la compagnie Zerep avec l’artiste Arnaud Labelle-Rojoux au Centre Pompidou, Paris ; « A une forme pour toute action » dans le cadre du Printemps de Septembre, Toulouse ; « Les filles de la nuit sont toujours par trois » avec la céramiste Alice Gavalet dans le cadre de « La Regionale », invitée par le Crac Alsace à la FABRIKculture, Hégenheim ; « Performance Tv », invitée par Mathilde Roman à la Maison d’Art Bernard
Anthonioz, Nogent-sur-Marne ; Au Cyclop dans le cadre de la nuit européenne des Musées, « Un départ, un exil, une odyssée » avec l’artiste Yvan Etienne, Milly-la-Forêt ; Au « Printemps de l’Art Contemporain» à Marseille ; La Fondation du Doute, Blois; The Festival of performance « ReActor », Power Station of Art, Shanghai ; « Atelier Regional » dans le cadre de « Oslo night », invitée par Atelier Mondial, Bâle ; La résidence « Temporars Susch » au Muzeum Susch, les Grisons ; La résidence « Reconnect » à la Villa Clavel avec l’artiste Nika Timashkova, Bâle-

Campagne.

Laura Haby

FR :

Laura Haby est née en Alsace en 1988. Elle est d’abord danseuse puis suit des études aux beaux-arts où elle y découvre la peinture et la vidéo avant d’intégrer le Fresnoy en 2017 pour y réaliser ses premiers films. Dans une approche documentaire (réelle ou non), ses films se caractérisent par le mélange subtil de l’apocalyptique et de l’amoureux : d’un côté des phénomènes inexplicables, des éloges funèbres ; de l’autre les désirs de ses narrateurs, leurs essais de séduction. Elle donne voix aux conflits intimes dans leur espace de représentation sociale pour comprendre comment l’humain se construit et se transforme. Selon elle la conversation est un art et la vulnérabilité une vertu des chercheurs de terrain.

Conjointement à des expositions collectives dans des centres d’art contemporain comme le MAGASIN de Grenoble, le Musée Fabre de Montpellier, ou l’Espace Croisé de Roubaix, ses films ont été projetés dans le cadre de festivals tels que le Festival International du Court-métrage de Clermont-Ferrand, Côté-Court, le FID Marseille, Les rencontres Internationales Paris/Berlin/Madrid au Palais de Tokyo, à la Villa Médicis à Rome mais aussi à Valence en Espagne, à la galerie Mr. Pink dans le cadre des projections screens – digital video creation series.

ENG :

Laura Haby was born in Alsace in 1988. Her first form of artistic expression was dance, before she started her studies in the Art Academy where she discovered painting and video. The third stage of learning brought Haby to the Fresnoy and in 2017 she made her first films. With a documentary approach – whether based on factual reality or not – her films are characterized by a subtle mélange between apocalypse and love: on one side inexplicable phenomena, funeral eulogies; on the other the desire of the narrators and their attempts of seduction. Haby gives voice to intimate conflicts within their space of social representation to understand how humans develop and transform. According to her, conversation is a form of art and vulnerability is a virtue for field researchers. She is currently testing all of the above in a film she has been pursuing in Albania for the past four years.

In addition to group exhibitions in contemporary art centers such as the MAGASIN in Grenoble, the Fabre Museum in Montpellier, or the Espace Croisé in Roubaix, her films have been screened in festivals such as the International Short Film Festival in Clermont-Ferrand, Côté-Court, the FID Marseille, Les rencontres Internationales Paris/Berlin/Madrid at the Palais de Tokyo, at the Villa Medici in Rome, and also in Valencia, Spain, at the Mr. Pink gallery as part of the screenings – screens – digital video creation series.

Marie Frejus-Sitter

Marie Fréjus-Sitter crée des œuvres de cinéma documentaire, de photographie et de broderie. Luttes sociales et écologiques, féminisme et identités queers, sont les thématiques principales de ses travaux.

Vladimir Lutz

Il commence sa pratique photographique dans les salles de concert. Il écume les scènes Alsaciennes en immortalisant les musiciens. Après avoir travaillé huit années dans l’éducation populaire, il décide de devenir photographe et commence à diversifier sa pratique et ses techniques photographiques. Ce sont deux rencontres fortes, Dominique Pichard, photographe bas-rhinois, et Marc Linnhoff, chef opérateur colmarien, qui vont, à travers des projets où il officie comme assistant, lui donner les bases de la maîtrise de la lumière artificielle. Ensemble, ils collaboreront sur quelques clips, courts métrages et films institutionnels. C’est la rencontre avec Sandrine Pirès, metteure en scène de la compagnie théâtrale Le Gourbi Bleu qui l’amèneront à côtoyer l’univers du théâtre. C’est ainsi que Vladimir Lutz travaille aujourd’hui avec de nombreuses compagnie en vidéo et en photo telles que Le Gourbi Bleu précédemment cité, Les Rives de l’Ill de Thomas Ress, la Compagnie des Naz, la compagnie équestre Equinote de Sarah et Vincent Welter.

Sabine Gazza

J’observe d’infimes détails dans le paysage, dans le quotidien, chacun étant un témoin du temps qui passe, de la lumière de l’instant. L’image d’un monde entier peut se dérouler sur quelques centimètres carrés. Aussi, j’ai pris l’habitude, ces derniers temps, de chercher un monde dans de petites flaques, de représenter un tout par un détail, un contenu pour un contenant, un envers pour un endroit, parler des choses de manière indirecte, comme on utiliserait une métonymie en littérature.

Philippe Poirier

Musicien du groupe de rock Kat Onoma depuis sa création en 1986.
Écrit et compose également des albums solos, et réalise des films documentaires.
A enseigné de 2004 à 2017 les arts visuels à la Haute école des arts du Rhin. Pratique le dessin et la peinture.

Astrid Bachoux

Diplômée en 2017 de la Haute école des arts du Rhin, Astrid Bachoux transpose ses questionnements artistiques sous différentes formes.

Bien que le dessin reste son médium de prédilection, elle se confronte au fil des rencontres à différentes formes telles que le documentaire, la mise en scène, le textile ou encore le design.

Elle explore par ailleurs les liens entre travail social et pratiques artistiques à travers ses différents emplois salariés dans les champs du social et du médico-social.

« Une artiste, un médium de prédilection. Depuis plusieurs années déjà Astrid Bachoux est au plus proche de la mine de plomb, cette pointe plus ou moins fine et sèche qui vient caresser la feuille afin de faire naître ses structures mentales, dignes des grandes perspectives renaissantes.« Tant par aisance plastique que dans une recherche volontaire d’économie de moyens », l’artiste sculpte le papier. Ses dessins sont des décompositions d’images connues des objets qu’Astrid assemble afin de « créer des narrations picturales volontairement floues, pleines d’antagonismes ». Fragments de ruines, d’architectures et grands damiers sont investis de formes et d’apparitions. Une faune libre et l’une en détresse hantent ces paysages, où règne un climat d’agitation sourde. Réquisitoire ou plaidoyer ?

L’œuvre de Astrid Bachoux vacille de neutralité.

Telles des empreintes oniriques tracées par des éléments disparates du vocable de l’histoire de l’art et de nos sociétés, chaque dessin « ouvre la voie à une multiplicité de strates de perception et d’interprétation. »»