Laura Frennet

Dessiner,
Assembler lignes, formes, couleurs.
Tracer, effacer, peindre,
Composer une image.

Ecrire
Un mot, une phrase, un texte.
Raturer, recommencer, déchirer,
Réécrire.

Modeler,
Malaxer la terre,
Creuser, évider, construire.
Détruire, reconstruire, sculpter.

Rechercher l’équilibre,
Le beau, le vrai, l’harmonie.
Viser la force et la justesse.

Préférer le déséquilibre,
Le fragile, l’éphémère, le mystère.
Accepter le hasard et la surprise.

Chercher, expérimenter, oser.
Varier supports et techniques.
Développer les effets à l’infini.

Mon art se situe à la limite entre suspension et saturation, entre douceur et violence.
Verticalités et ruptures, rondeurs et tendresses, lignes et matières vous invitent à sentir et ressentir.
Partagez mes traces de mémoire, de vie et de survie.

Terrains Vagues

Terrains Vagues est un collectif de graphistes fondé en 2014 par Maria-del-sol Godard, Ambre Langlois et Elsa Varin, toutes trois diplômées de la Haute école des Arts du Rhin. Elles réalisent ensemble des identités visuelles, des logotypes, des affiches, des livres, des signalétiques d’expositions, des outils de médiation et des ateliers participatifs. Elles travaillent principalement dans le domaine culturel et leur but est de concevoir un graphisme clair et accessible, afin de toucher le public, quel qu’il soit. À travers leurs images, elles tentent d’aller à l’encontre d’une idée d’élite et d’au contraire diffuser largement une idée, une information, un message.

Yves Chaudouët

L’œuvre d’Yves Chaudouët est à l’image du monde dont elle procède : diverse, complexe, lisible, indéchiffrable, sombre, jubilatoire. Par ailleurs très attentive à ce qui la constitue, à l’esprit qui l’anime. Quiconque l’aborde se trouve rapidement confronté à la question des entrées. On peut alors tenter un premier classement, une souple mise en ordre, et pourquoi pas soumettre cette vivifiante profusion à une sorte de taxinomie formelle, fondée par exemple sur de larges catégories de médiums :
– les peintures : les portraits à l’huile, les monotypes, les gravures… les photographies…).
– les installations (un terme bien commode…) : poissons des grandes profondeurs et autres créatures marines réalisées au Centre international d’art verrier (CIAV) de Meisenthal, pieds de verre destinés à faire léviter les objets, sa « table d’hôtes » (sur une proposition de Pierre-Olivier Arnaud et Stéphane Le Mercier)…
– le théâtre et les films, c’est-à-dire des formes où dominent soit la performance soit le récit, soit les deux : conférences concertantes, visites guidées…
– les éditions : on en dénombre plus d’une vingtaine à ce jour. La passion de l’artiste pour la littérature, la poésie en particulier, trouve à se matérialiser ici dans la forme canonique du livre.

 

Il convient cependant, si l’on veut trouver le fil et le tenir, pointer ce qui relie les éléments multiples de ce grouillant univers, de croiser cette première nomenclature avec d’autres grilles de lecture. Insister par exemple sur la récurrence de la peinture depuis les premiers portraits à peine extirpés de leur gangue ombreuse jusqu’aux « peintures bavardes » où s’affirme le dessin porteur de clarté (une sorte de ligne claire comme on dit pour la bande dessinée) et de joyeuse impertinence, d’autres portraits à nouveau, plus graves, synthèse mûrie de la profondeur et de l’affleurement. Rappeler aussi que depuis l’âge de dix-sept ans, et longtemps sans savoir que ça s’appelait ainsi, Yves Chaudouët produit des monotypes. Il parle à leur sujet de « photographies mentales ». Tous proviennent d’une identique et minuscule plaque de zinc, 6 x 9cm et témoignent d’une prodigieuse virtuosité. Il s’agit là d’une véritable base de données, à la fois trace et réservoir de formes et d’atmosphères, d’histoires et de références.

 

C’est peut-être sur la dialectique de l’ombre et de la lumière, de l’obscur et du clair que s’enracine la cohérence de cette œuvre voyageuse. Ce sont le noir et les visions nocturnes qui dominent dans les monotypes, visions hantées, sommeils de la raison, sourde menace. C’est un regard précis et très lucide, qui garde en mémoire les rêves et les cauchemars de l’histoire (la figure tutélaire de Paul Celan). C’est un point de vue sur le monde, résolument politique, praxis autant que poïésis, y compris dans la rêverie telle que la déclenchent les poissons abyssaux. Mais c’est, dans le même temps –sans doute l’autre versant d’une identique visée- et avec de plus en plus d’insistance, un combat sinon pour la clarté du moins pour l’éclaircissement, l’ombre concentrée dans la pupille des yeux de ses beaux portraits récents où le songe gagne peu à peu sur le tourment. Ce mouvement du bas vers le haut, cette informe perturbation de l’ordonnance trompeuse, toute rechute possible, traverse l’œuvre d’Yves Chaudouët dans son entier, y compris dans ses occurrences scéniques, des poissons des grandes profondeurs (dans leur nuit de cristal, littéralement et en toute conscience de l’histoire) jusqu’à ces objets tout juste surélevés par leurs pieds de verre, comme flottants, décollés de ce ras des pâquerettes où gisent le dangereux et le dénonçable, toutes choses entrevues, arrachées, déplacées, élaborées par les moyens spécifiques de l’art.

 

Jean-Marc Huitorel

Denicolai & Provoost

Artistes multidisciplinaires, le duo italo-belge Denicolai & Provoost travaille avec, mais sans s’y limiter, l’animation, les objets, les installations, la performance, la vidéo, l’édition.
Ils proposent volontiers des protocoles collaboratifs et processuels, parfois sur long terme, parfois sous forme de performance ponctuelle, qui impliquent des complicités et des collaborations avec des acteurs qui ne sont pas liés au monde de l’art, et qui sont à plein titre des constituants des mondes qui nous entourent.
Ils empruntent volontiers des éléments existants dans un contexte pour les associer, dissocier, les assembler les uns aux autres et formuler un langage. Ils fonctionnent d’avantage comme des intermédiaires entre les différents composants d’un contexte, pour les faire dialoguer au travers de leurs propres formes.
C’est cette position de l’intermédiaire (ou de ‘régisseur du réel’) qui les intéresse le plus. Quel est le rôle de l’artiste dans la cité ?
Dans l’intimité esthétique et politique de leur processus de digestion artistique, Denicolai & Provoost questionnent la liberté donnée aux artistes dans nos sociétés occidentales, dites démocratiques. Leur travail inclut le spectre entier des possibilités de couverture médiatique, tels des outils pour créer leur univers.

Claudie Hunzinger

Claudie Hunzinger vit dans les montagnes, c’est sa seule nationalité. Elle est à la fois écrivain et artiste.  Publie des romans chez Grasset.  Expose des pages de graminées.  Il lui arrive aussi de travailler en collaboration avec les cerfs, les chevreuils et les lièvres qui l’entourent. Le résultat est alors une installation en commun sur le thème des herbes transformées en cellulose.

Suzanne Husky

Suzanne Husky est née à Bazas, Gironde et a fait des études à l’école des Beaux arts de Bordeaux. Après le DNSEP, elle s’installe en Californie d’où est son père. Elle y commence la sculpture et de documentation d’activisme urbain. Après avoir enseigné une année à Shanghai dans une pollution intense, elle fait des études de paysagisme horticole dans la perspective de travailler avec les plantes. Les plantes, l’ethnobotanique, les liens inter-espèce prennent une place centrale dans sa vie et son travail. Husky a fait de nombreuses résidences d’artiste et a montré son travail en continue. Elle a enseigné le Paysage à l’ESAD d’Orléans et Plant matters au San Francisco Art Institute.
Depuis 2016, elle dirige avec Stéphanie Sagot Le Nouveau Ministère de l’Agriculture, une collaboration artistique à but subversif. Tour à tour ministres, présentatrices TV, enquêtrices, promotrices immobiliers, ingénieurs visionnaires, le Nouveau Ministère de l’Agriculture produit des oeuvres protéiformes qui s’immiscent à l’intersection du neo-libéralisme et de l’agrobusiness.

Margot George

Gomar George Margot, artiste sérigraphe, fait partie du Collectif Tardigrade qui réunit 5 jeunes autrices-illustratrices issus de l’ESAL d’Épinal.
C’est donc au cœur de la forêt vosgienne que s’est formée leur singulière colonie. Elles ont posé les fondations de leurs propres univers en racontant des histoires et en créant des images. Forts d’une même envie de mettre leurs talents en commun, elles se sont lancées ensemble à la conquête du monde de l’édition menant leur transhumance jusqu’à Strasbourg.

Lucile Salvidant

Né à Strasbourg en 2016, Marcel & Olga est un atelier de création d’objets, inspiré par le dessin et l’illustration.

ZOUZ D

Jamais prisonnière des techniques, ZOUZ D passe allégrement d’une discipline à l’autre au gré de ses préoccupations ou de sa fantaisie. L’artiste ne se contente pas de manier le pinceau, elle a tout autant recours au pochoir, à la photographie et aux outils numériques. Dans ses œuvres on retrouve des inspirations venant du Pop Art et de la Figuration narrative dans un registre chromatique élémentaire où se mêlent unicité et vitalité plastique.