Alain Villa

Il m’est souvent demandé :« Comment je fais » à quoi c’est du, comment je vois ça, mes connaissances techniques et scientifiques, et culturelles, ai-je de l’intuition…Je reviens sur ce que je nommerais l’éclatement des valeurs parallèles : confronté à un risque de marginalisation, mes activités photographiques, poétiques et plastiques, utilisées comme support et matière première, deviennent à la fois plus ténues et plus essentielles. Le viatique devient vital, journal. La photo, outil analogue à un carnet d’esquisse se trouve nantie d’une existence indépendante, certes toujours en question, souvent à la limite de l’utilité et du geste gratuit et si l’Art pose, pour moi, la question de la métamorphose, naît la crainte de l’œuvre qui comme l’ombre portée de l’artiste se matérialise, prends plus d’importance et met en abîme l’individu, l’artiste lui-même. Chacun son Bardo, espace entre le chaos et le désir d’ordre, représentation plus ou poins fragmentaire d’un microcosme et le témoignage d’un regard. À cela vient se conjuguer la revendication, cependant pas toujours indispensable, de la recherche d’interactivité des thèmes, susciter la réflexion du lecteur-spectateur et de l’acquéreur en renforçant la valeur narrative de l’image par juxtaposition des composants ; dialogue fond/forme.

Philippe Picard

attiré par les arts graphiques depuis toujours je me suis mis à dessiner très jeune ; ce n’est qu’en 2010 que je me suis essayé à l’acrylique ce qui me permis d’appréhender la couleur en tant que matière.
mes premières toiles, abstraites, ont doucement glissées vers le figuratif.
toujours à la recherche de nouvelles expériences artistiques mon travail est en perpétuel évolution

Paul HARTMANN

L’objectif de ma peinture est de jouer avec l’illusionnisme de la représentation en perspective pour le trahir en le rendant manifeste et ainsi interroger notre aptitude à confondre réalité et représentation. Représenter les objets tels que l’œil nous les fait percevoir conduit à oublier qu’il s’agit d’une représentation et surtout à oublier la surface picturale. Le traitement que je fais du tableau montre le paradoxe de la création de l’illusion de la profondeur sur une surface plane. La peinture trouve sa force dans l’expression de ce paradoxe qui s’exprime dans la disjonction des touches de peintures. La présence de la toile se trouve ainsi affirmée par ces intervalles entre les couleurs. Observés de près, les détails du tableau ne permettent pas de comprendre ce qui est représenté. Seule la distance et la perception de l’ensemble permet de reconnaître ce qui est peint dans les détails grâce à un cheminement déductif. C’est par un aller-retour permanent entre les détails et l’ensemble que l’esprit identifie les composantes de la scène. Le spectateur prend conscience de ce qu’il fait activement des distinctions pour reconnaître et étiqueter par des mots les objets peints. La peinture amène le spectateur à se demander comment des objets distincts peuvent être représentés sous des touches semblables.

Erik Fryd

Erik Fryd dessine sur mur, papier, toile, verre ou bois…avec des outils analogiques ou numériques…la plupart du temps en présence d’un public qu’il sollicite (un peu trop souvent) pour venir à la rescousse de son inspiration défaillante !
Lors des ateliers ouverts 2016, il réalisera une performance graphique numérique projetée sur les murs du bâtiment 75.
Sur invitation de Clear Mind Factory, il transformera également les locaux de cette entreprise en show-room avec la complicité d’Anne-Marie Ambiehl. Des oeuvres graphiques inédites et des meubles d’artistes s’y côtoierons dans une douillette atmosphère post-industrielle.

Delphine Gutron

Mes peintures et mes encres représentent des traces d’expériences vécues , passées au filtre des jours écoulés et des émotions .
Ces mémoires personnelles tendent vers une simplification afin de rechercher une narration plus universelle , s’adressant à tous.
Ma version de l’histoire n’est pas prégnante même si chaque tableau est le marqueur spatio- temporel d’un évènement qui m’est propre:ce moment est le plus souvent un moment de vie partagé par bien d’autres humains.
Les oeuvres présentées forment une suite d’histoires , ce sont des journées qui ont une densité toute particulière , hors du temps, pleinement vivantes et reconductibles selon des époques différentes dans des lieux familiers .
De ces moments vécus, je garde l’essentiel, la brume première, passés au filtre des semaines voire des mois vécus depuis.