Jeremy Reynaud

 Le gout de la matière, du son et d’une certaine technicité m’ont amené à une pratique pluridisciplinaire dans laquelle je questionne notre rapport à l’écoute, au vivant ainsi qu’au collectif. L’interaction du public avec le projet est importante, j’aime faire en sorte que l’un et l’autre puisse fonctionner ensemble. Mon travail aboutit sous forme d’installations, souvent sonores. Des éléments de matières glanées sont modelés, transformés ou encore assemblés et du son y est implémenté pour donner vie à l’installation.

Elie Mauvezin

« Il y a malgré tout, dans cette nuit sombre, une source de lumière centrale, celle d’un grand feu rougeoyant. Il nous donne à voir par ses couleurs chaudes, un attroupement de présences qui l’entourent. On ne les distingue qu’à peine. Ils·elles forment une ronde dansante qui reste ouverte, comme pour nous faire une place et nous inviter à entrer dans leur danse. (…) Je porte un costume de bête, avec des franges en tissu qui vont jusqu’aux chevilles et au bout des doigts. Je transpire sous mon masque, une gueule d’animal en papier mâché avec de grands yeux et du sang entre les crocs. Je suis, moi aussi, un chien blanc. »
Elie Mauvezin, Un carnaval en été, auto-édition, 2021, p.4.

Maëlle Magnin-Feysot

Née en 1996 à Besançon, après un baccalauréat d’Arts-Appliqués, je suis allée étudier à l’École Européenne Supérieure de l’Image d’Angoulême dont je suis sortie diplômée en 2019. Dès la deuxième année aux Beaux-Arts, la peinture est devenue mon médium principal et conjointement j’ai commencé à m’intéresser à l’édition. 

Lors de mon premier semestre de master, je suis allée étudier à l’Académie des Beaux-Arts d’Athènes dans les ateliers de peinture contemporaine et de céramique. 

Après mon diplôme, je suis partie m’installer à Strasbourg pour travailler avec la galerie Apollonia – échanges artistiques européens. Cet été, je suis devenue médiatrice de leur projet JardinVERTIGINEUX co-créé avec les artistes slovènes Irena Pivka et Brane Zorman. 

Depuis trois saisons maintenant, je travaille avec l’association Arachnima pour créer et animer chaque été des ateliers artistiques pour enfants, ados et adultes, dans les quartiers de Strasbourg. 

Développant des projets éditoriaux depuis deux années, j’ai participé à plusieurs festivals : Festival International de la Bande-Dessinée (Angoulême), Impressions Mutantes (Nantes), Festival Festin (Montpellier), Pot au vin festival (Pantins). 

En 2023, j’ai obtenu un atelier au Bastion XIV et, en décembre, j’ai pu présenter ma première exposition solo au Nootos à Strasbourg faisant cohabiter pour la première fois mon travail pictural et mon travail éditorial. 

Zoé Kiner-Wolff

Mes recherches tournent autour du corps paré.

Au sein de ma pratique artistique de multiples anatomies se rencontrent : la mienne, celles de l’humain et des autres animaux, celles des plantes et des êtres (in)animés. Leurs formes et leurs identités se mêlent dans les bijoux, les masques et les êtres-objets que je crée, donnant naissance à des créatures hybrides, “humanimales”.

Ces chimères deviennent les protagonistes d’histoires que j’écris et raconte en écho aux mythes. Ces récits dont le corps est la matière, je les mets en scène durant des temps performatifs.

Tour à tour je revêts chacune de ces parures le temps d’une métamorphose éphémère, et je murmure mes contes à celleux qui tendent l’oreille.

Elsa Chomienne

Diplômée en 2019 de la HEAR de Strasbourg, Elsa Chomienne obtient son DNSEP Scénographie avec le projet La Ferme des Animaux, spectacle co-créé avec Emilou Duvauchelle et Adèle Vanhée. Elle fonde la même année, aux côtés de ces deux alliées, la collective Pieds au mur. Elle rejoint en 2020 la compagnie Avant l’Aube pour la création scénographique du spectacle Tout sera différent. De 2019 à 2021, Elsa Chomienne est ambassadrice de la MétaNation auprès de WOS/agence des hypothèses et Quebracho théâtre au Centre Pompidou (Paris) et au CAP de St Fons. Elle continue par ailleurs son parcours avec Emilou Duvauchelle, Adèle Vanhée et Marie Mercklé en développant les nouveaux projets immersifs, ludiques et participatifs que propose Pieds au mur. Elle fonde en 2022 la collective Même Acabit aux côtés d’Apolline Agard et Léa Broussard. Ensemble, elle développent Rose Biche, un spectacle itinérant en cours de création. Depuis 2023, Elsa interprète également Cendre, un dragon-chanteur, dans le spectacle musical Forguette Minote de la compagnie éponyme.

Eugénie Caillot

Cohabitent dans mes images numériques, sérigraphiées ou tatouées, des mythes grecs ou slaves, des samouraïs, des guerrier·es safavides ou mongoles, des chimères et quelques dragon·es. Mes personnages ont la posture rigide et les yeux vides des statues antiques. Figé·es dans l’attitude de celle·eux qui ont survécu au fil du temps, aels prennent source dans l’imagerie traditionnelle et folklorique d’anciennes civilisations et empires : miniatures persanes de l’Ilkhanat mongole, manuscrits enluminés européens ou mogholes, peinture sur verre alsacienne, icônes chrétiennes ou byzantines.
Je m’amuse et ris en me réappropriant certains codes virilistes et violents pour les détourner : en les esthétisant, je les rends inoffensifs. Ce qui se veut violent devient dansant et les scènes de combats sont chorégraphies. Je leur donne ces attitudes caricaturales des humain·es et des chevaux qui montrent les muscles sans jamais se lancer. À la fois extrêmement soucieuse des questions écologiques, sociales et décroissantes mais tout aussi consciente de mon impact limité, j’aimerais, bien qu’utopiquement et à ma moindre échelle, créer des espaces et des histoires qui nous extraient de la violence environnante pour que nous puissions, un peu, souffler. Trouver un échappatoire au monde, creuser une grotte qui nous protège.
Une question pourtant m’embête : quelle place pour la fiction et les rêves dans un monde qui se prétend « rationnaliste » ? Où vont les récits, les légendes lorsque l’on ne les écoute plus ? L’illusion de la croissance et la prétendue infinité de nos ressources naturelles se sont emparés de la place laissée vacante par nos mythes antiques. Comme si nous avions, collégialement, un besoin désespéré de nous raccrocher à quelque chose. Où donc prendre refuge ? Des images lumineuses, numériques, sérigraphiées ou tatouées, ont donc pris forme dans l’obscurité. Elles se révèlent nacrées comme des perles ou les écailles des poissons, océaniques et sombres mais oniriques et douces comme s’il était possible de réellement se reposer dans l’obscurité.
Dans un monde qui se dévore lui-même, je souhaiterais, pour nous tous·tes, créer de multiples refuges.

Alice Bienassis

Alice Bienassis est une autrice et illustratrice française née en 1988.

Elle se forme à l’École Supérieure des Beaux-Arts de Marseille. Diplômée en 2010 elle s’oriente rapidement vers la BD en auto éditant tout d’abord des livres sérigraphiés « Night&Co. » qui s’inspire de la vie nocturne Marseillaise et dessine lors de concerts des chroniques musicales pour la revue dédiée au Paléo festival en Suisse.
Quelques années plus tard elle apporte sa participation à l’imagerie de la “Quinzaine des Féminismes” à Marseille et réalise un reportage sur les stages d’autodéfense féministe “Riposte”.

Alice travaille sur ce que l’intime et le commun, le subjectif et l’universel ont parfois de presque indissociable.
C’est en 2023 qu’elle publie sa première bande dessinée « Attachements » dont le sujet porte sur la pratique du Shibari et plus spécifiquement sur le consentement dans cette pratique BDSM aux éditions Lapin et projette de sortir début 2025 une enquête sur les féminicides pour les Éditions Delcourt.
Elle participe également au 𝙁𝘼𝙉𝘼𝙏𝙄𝘾 𝙁𝙀𝙈𝘼𝙇𝙀 𝙁𝙍𝙐𝙎𝙏𝙍𝘼𝙏𝙄𝙊𝙉, fanzine réalisé en hommage à Aline Kominsky-Crumb, à la culture des zines undergrounds féminins et queers.

Samuel Bas

Samuel Bas cultive une forme d’étrangeté dans son travail et cherche à créer des images à la fois festives et angoissantes, comme une fête d’anniversaire qui pourrait tourner mal. Son travail puise dans un imaginaire lié à l’enfance, notamment nourri par sa collection de jouets en plastique et par son obsession pour les films d’animation des années 1930/1940, comme Betty Boop, les Silly Symphonies ou Flip the Frog.  Ces films l’inspirent autant par la façon dont chaque élément semble prendre vie, bouger et se métamorphoser, que par le contraste visuel entre les personnages animés en aplats et les décors détaillés et texturés. Ils représentent pour lui un mélange parfait entre un univers à la fois joyeux et enfantin, mais également profondément étrange et dérangeant.

Marion Augusto

Ce sont des allers-retours intempestifs entre une recherche visuelle personnelle et des expériences collaboratives hors et en institutions. Ces différentes manières d’entrer et d’approcher – un environnement, une situation, un contexte – m’amènent à interroger les notions de cadre, de milieu, de relation ou d’incompréhension. Cette discipline du fragment est sans cesse réactivée par l’expérience de la rencontre, à travers des agencements narratifs. Mettre en doute le visible par une attention signifiante portée sur des détails insignifiants et pointer l’écart entre l’éprouvé et ses représentations.

Thibault assisté par ordinateur

Sitôt sorti de l’école, Thibault a d’abord tenté de faire du Cadeau une discipline, un métier. Son idée: transfromer un art de vivre en plan de carrière. Devant la difficulté, auquelle il n’était pas préparé, il s’est résolu a chercher par tous les moyens à devenir riche sans travailler. Il a passé de longues années à mettre au point des machines à dessiner qui ne lui ont apporté pratiquement que des problèmes. Plus récemment, il a inventé un monnaie collaborative internationale appelée le Blansaint. Le fil rouge de son travail est un questionnement autour de la valeur des choses, dans leurs relations avec le système (argent, travail) et l’intimité.