Alain Riff

Sortir des formats, Libérer l’oeil… des paysages rognés, structurés, lissés.
Capter la poétique de l’instant, du brut et de l’éphémère.

Diane Ferrer

mais dessiner, ça vient d’où ? De
…la main qui s’échappe, galope ou s’assagit enfin…
reprendre…
ne plus savoir et observer au même moment l’outil tracer, la ligne révéler le papier

un dessin, mais qu’est ce que c’est ?
…l’étrangeté d’une apparition ?
…juste un instant qui marque son empreinte ?
…un nu ?

Marie-Pierre Moyses

Le pinceau de Marie-Pierre Moysès Strack mènent enquête, portent quête à l’être en désarroi – en ce sens qu’il est aujourd’hui sans arroi. Elle convoque des codes durs de représentation que sont la danse et l’opéra pour leur conférer une plasticité paradoxale. Ce que fige le trait du fusain et ce qui de la peinture coule dans la saisie. Entre composition et décomposition, elle est pensée qui se cherche. Les visions qu’elle offre à notre regard – on pourrait les qualifier d’expressionnistes au sens où elles sont portées par un excès de vouloir dire, de vouloir écrire une histoire universelle de l’intime – sont visions de corps. Corps de femmes à n’en point douter – dirions-nous – la robe d’un rouge radical qui habite chacune des toiles semble l’attester ! Mais ces corps ont perdu toute traçabilité de genre. Ils sont au bord de l’effacement. Sans visages, sans regard. Seule luit la chair translucide des crânes, des bras et des mains. Mélancolie devant la splendeur putréfiée d’un monde disparu ? Ou promesse jubilatoire de la chair lumineuse d’une virtualité d’être, demain ?
Daniel BOCH

ingrid trontin

Allemande d’origine, je vis en Alsace, et travaille actuellement les toiles en technique mixte, acrylique, pigments et encres mais aussi la cire d’abeille sur papier
tout en allant vers l’abstrait, j’aime garder l’idée d’un paysage, d’une fleur ou d’une ambiance

Michel Giesi

Temps, espaces, lignes et formes et par dessus tout la lumière ont été et restent autant de sources d’inspiration et d’envie de photographies.
Lorsque aujourd’hui le travail est réalisé en « labo numérique », il se cantonne à de minimes retouches. Pas de chirurgie esthétique.
Toutes mes photographies viennent en réponse à un questionnement :
– la photographie n’étant jamais le simple recueil du réel, ce qui nous semble palpable l’est-il vraiment ? Ne serait-ce pas en fin de tout compte une simple question de disposition d’esprit ?
Les images photographiques qui habitent ma mémoire sont celles de Manuel Alvarez BRAVO, Raymond DEPARDON et Michel DIEUZAIDE.
Matériel :
– boitiers Olympus (OM1 et OM2), optiques Zuiko 35mm, 50mm et 100mm
– boitier Canon EOS Mark II, optiques Canon 24mm/105mm et 70mm/200mm

Jean-Louis Bringolf

Déjà tout enfant, j’étais très sensible aux couleurs. Ma langue maternelle était l’alsacien, mais les premiers mots français que j’ai appris étaient les noms des couleurs.
Dès l’école primaire, mon insatiable curiosité m’a parfois valu le surnom de « point d’interrogation ». Aussi, lorsque j’eus fait l’acquisition de mon premier appareil photo, je me suis intéressé à de nombreux sujets. J’ai porté mon regard sur l’architecture, les scènes historiées de chapiteaux romans, les paysages, la nature. Qu’il s’agisse de sculptures, de macrophotographies de fleurs ou d’insectes, de spectacles vivants, malgré la diversité de sujets, je les ai traité sérieusement et non en dilettante.
Passionné par la géométrie, les mathématiques et l’informatique, j’ai évolué vers de plus en plus d’abstraction. D’abord en photo, où j’étais fasciné par les interférences colorées et les gouttes d’encres de Chine de différentes couleurs se déplaçant dans des coupelles remplies d’huile, puis en écrivant de petits programmes en « basic » générant des images à l’écran.
A l’heure actuelle, je crée des oeuvres originales à l’aide de différents logiciels. Parfois je pars d’une photo que je retravaille, souvent aussi, je démarre d’une page blanche pour dessiner des géométries et des perspectives dans lesquelles le regard du spectateur s’égare et se perd. Sans oublier la finalité, qui est de transmettre une émotion face aux formes qui dansent et aux couleurs qui chantent.
J’imprime mes travaux sur différents supports, soit sur papier archive, soit pour les formats un peu plus grands, sur des toiles montées sur chassis, soit encore sur aluminium di-bond pour les rendre accessibles au public.

Myriam Booghs

Elle a appris les arts décoratifs dans des environnements internationaux sans jamais renoncer à  son premier “amour “, la marqueterie de paille : un art qu’elle pratique depuis son plus jeune âge et qu’elle allie aux différentes techniques mixtes, décelées dans le génie de l’art contemporain, qu’elle  a côtoyé, au gré de son parcours initiatique, dans différentes civilisations. La marqueterie de paille est l’art de former un panneau décoratif à l’aide de lamelles aplaties de paille durcie. La tige est fendue, aplatie, ramollie et raclée ou repassée dans un ruban plat. Elle est ensuite incrustée bord à bord sur du papier ou du bois jusqu’à ce que la surface soit couverte. Le processus est entièrement fait à la main. De la préparation de la paille en rubans, au processus de teinture, au choix et à l’incrustation de chaque morceau de paille sur la surface, l’art de la marqueterie de paille exige de la patience et un sens bien développé de couleur et de ton.

Florence Bohnert

FLorence Bohnert réalise d’étranges personnages cousus, d’étoffes composites, mêlées de coquilles, d’os ou de cheveux. Corps entiers ou en morceaux. Objets détournés, ramassés assemblés en figures tantôt macabres, tantôt riantes. Formant procession ou bien solitaires.

Pierre Reb

Dès qu’il a été en âge de tenir un crayon, Pierre Reb s’est mis à gribouiller, peinturlurer, fabriquer, colorer, esquisser, taguer… Tout ce qui lui tombe sous la main.
Il a plongé tête la première dans le graffiti, puis en suivant naturellement des études en graphisme aux Beaux-Arts, il les termine finalement avec le diplôme d’architecte. En parallèle il s’exprimait dans un parcours plus personnel en peignant illégalement sur les réseaux urbains des villes et en exposant ses premières toiles.
La recherche d’évolution plastique reste elle constante et s’exprime dans un travail aussi conceptuel qu’esthétique où l’on entrevoit la singularité de son style.
Les formes reconnaissables s’entremêlent, saturent l’espace en se mélangeant à des références cachées. Le monde réel n’existe qu’à travers notre perception, qui fera mûrir de nouvelles idées et interprétations. On ne dévoile pas tout, sans patience et curiosité on ne découvrira que peu de choses.

Jean-Christophe Gresse Hohnadel

JeanChristophe Gresse Hohnadel
www.jcgressehohnadel.com

Chaque toile raconte une histoire à condition de s’y plonger avec une attention délicate. Le regard peut l’appréhender de très loin et puis s’approcher progressivement pour éviter de passer à côté de détails essentiels.

« Tempus fugit », prenons ce temps-là tant qu’il nous est donné, tel est le message.
Bruns, ocres, couleurs terriennes, jaunes orangés forment les fonds. Rien de fixe, de statique cependant…les nuances se déclinent au gré de la lumière. Les aplats s’associent pour se dissocier sitôt la prunelle de nos yeux posée.

L’écriture y figure toujours, sentinelle postée en rappel d’un passé qui nous a permis de décoder le monde. Mais elle évolue ; d’inclusions figée, elle se glisse à présent sur toute la surface en signes lancés comme des messages. Tantôt, tout en douceur et en langueur, les caractères diffusent une poésie infinie. Tantôt hérissés comme des piques, mordants comme des avertissements, ils sont cris muets à écouter.

Les symboles, peu à peu, ont pris possession des tableaux de l’artiste.
Le carré s’oppose au cercle, le réalisme à un monde taillé de toutes pièces, clés de lecture de ces créations, toujours en recherche dans une troublante incertitude qui pose question.
L’artiste narre sa vision du monde comme s’il se trouvait dans l’impossibilité de faire un choix. Au travers de ses expérimentations picturales, il cherche une voie, tenant dans sa main crayons et pinceaux comme le funambule tient sa perche pour rétablir toujours l’équilibre entre le cosmos et lui-même. Nomade ou sédentaire, incertitude ou conviction, terre ou imaginaire, infinitude ou cloisonnement ? Rien n’est monisme, tout est dualité…

Quand je l’interroge, l’artiste soupire et explique le plaisir de créer, ses questionnements, ses doutes et le bien-être qui en résulte lorsque l’œuvre, enfin, est aboutie. Il insiste sur le long cheminement de l’idée dans son esprit avant que le crayon ne soit apte à la poser sur le croquis préparatoire.
A présent, il manque déjà de place, d’espace car son horizon s’élargit encore.
Ses signes débordent de la surface du tableau, prennent leurs quartiers sur les bords ou finissent cachés dans l’envers du décor.
Rien n’est figé, clôturé, tout reste à dévoiler, détecter, repérer.

Danièle FRAUENSOHN