Séverine Oudart

PRÉSENTATIONJe travaille l’argile, matière vivante et garante de la trace. Sa plasticité m’engage dans une gestuelle libre, un rapport franc et sensible, où les empreintes et les aspérités participent à rendre mes créations expressives.J’utilise le moins d’outils possible pour être au plus près de la matière. Mes recherches de couleur s’orientent vers des compositions issues de terres glanées ou de minéraux simples. Appliquées par couches successives, elles deviennent textures et lumière. Le passage par le feu réserve une part d’aléatoire qui anime ma curiosité et offre le plus souvent à mes pièces leur caractère unique.DÉMARCHELes premiers paysans du monde imaginent des contenants faits d’argile pour des besoins de cuissons ou de conservation. Apparaissent ensuite petites cuillères, louches et puisettes pour distribuer et porter à la bouche. Comme témoignage des civilisations et de leurs rituels, je trouve fascinant que ces techniques ancestrales aient traversé les millénaires et, encore vivantes, se trouvent entre mes mains aujourd’hui.Mon intérêt réside dans ce rapport au temps, dans l’archaïsme des techniques de fabrication, l’usage et les formes en tant que support d’expression, leur pérennité, mais aussi leur fragilité.Je m’intéresse aux objets du quotidien, témoins discrets de notre histoire. Ils parlent d’un lieu, d’un usage, partagent notre intimité. Ils se patinent ou s’abîment, se transmettent de génération en génération. Je suis sensible à leur patine, à ces petites imperfections et aux accidents de parcours qui les rendent singuliers.Dans ce rapport aux objets, la relation au « sacré » me questionne. Leurs multiples usages, détournements, les rapports de forces ou de pouvoir qu’ils induisent contribuent à alimenter mon imaginaire.

L’Oeil Ecoute

L’atelier l’Oeil Ecoute se situe à mi pente de la montagne des Vosges, à 700 m d’altitude sous la Chapelle des Vés (très connue), dans une vieille ferme vosgienne de de 1721, rénovée il y a 30 ans. L’accès y est facile car l’atelier se situe au bord du chemin du droit à Le Thillot – 25 km de Gérardmer

Olivia Benveniste

Olivia Benveniste expose pour la première fois à Barr, sa nouvelle ville de résidence. Le 66 Grand’rue est une galerie avec vitrine donnant sur la principale rue commerçante de Barr.

Virginie Olanda

Les dadaïstes et surréalistes manifestent à travers leur collage, leur volonté de se démarquer. Emprunt de ce caractère « V.O. » initiale signée, signifie mon propre désir d’une version originale, originaire. Les traces excessives et successives des superpositions de papiers, déposées et collées par l’Homme témoignent de l’accumulation écrasante et envahissante. Une épaisseur, que je ressens comme étouffante pour abriter vulnérabilité et nudité. Ce processus agressif d’arracher ses affichages sauvages laissés à l’abandon me pousse à disséquer patiemment pièce par pièce, lambeau par lambeau jusqu’à ce que l’amoncellement de couches laisse entrevoir la beauté d’une trace, d’une couleur révélée par le déchirement. Voilà ce qui me répare, la re-composition s’éparpille avec rythme sur la toile. Je décolle.

Timothée Ostermann

Je m’appelle Timothée et je fais de la bande dessinée depuis toujours. Un peu de foot aussi.

Youcef Ouahab

Son premier souvenir? Un oiseau réalisé en papier gratté. C’était en maternelle. Son deuxième souvenir? Un portrait de Robespierre dessiné en combinant uniquement de lettres «c». Impressionné, son instituteur de CM2 a été ravi de pouvoir le garder en souvenir. Quelques décennies plus tard, Youcef en parle encore avec une fierté particulière. Aujourd’hui, l’artiste s’exprime en noir et blanc parfois, en une explosion de couleurs souvent. Des tonalités très colorées, voire «flashy», dit-il, pour «faire remonter un élément particulier» de l’œuvre en devenir, pour «mettre du relief». Youcef a notamment réalisé une série d’autoportraits hurlants rappelant Le Cri de Munch. Tout son univers n’est pas si sombre. Que ce soit au feutre noir, mais aussi et surtout avec le pastel sec ou l’aquarelle, il laisse parler son imagination loin des contraintes de l’hyperréalisme. D’ailleurs, l’oiseau de son enfance ne l’a pas quitté, qui se retrouve fréquemment dans ses œuvres. «J’aime les oiseaux. Ils sont comme des anges, avec leurs ailes.» Avec ses créations, il invite à voyager ailleurs, plus loin.

Mots clés. Dessin, pastel sec, aquarelle, imagination, oiseaux, anges, cris.

Ottrott

L’atelier se trouve au pied du Mont Saint-Odile, dans une ancienne serre où étaient entreposés pendant l’hiver les semis et les plantes pour le jardin de la maison familiale. Son usage initiale explique donc ces grandes fenêtres au raz du jardin qui éclairent l’atelier par l’est et le sud. Ces ouvertures sur le jardin laissent passer une lumière irradiante pendant une bonne partie de la journée. Ce grand espace ouvert sur la nature est idéal pour la recherche et la création artistique. Il n’est pas rare que des amis de l’artiste viennent profiter de cet espace pour travailler sur leurs propres créations. C’est grâce à la profondeur de cet atelier que Valérie Demenge a pu travailler pour la première fois des grands formats (2,5 mètres sur 1,30 mètre) dans le cadre de sa préparation aux chemins d’arts sacrés en 2013. Partagé auparavant entre un petit atelier sous les toits parisiens et cet atelier alsacien, Valérie Demenge est maintenant installé à plein temps à Ottrott et souhaite partager son travail et la beauté de son atelier avec les promeneurs et les passionnés d’art.

Laurent Odelain

Mes créations explorent les liens entre les territoires que je rencontre, l’imaginaire qu’ils me transmettent et les formes qui jaillissent des expérimentations que j’y mène.

Leur genèse à lieu in situ. J’y souligne le décalage grandissant entre notre condition terrestre et ces fantasmes industriels et technologiques nous enjoignant à la dépasser, nous éloignant des simples notions de présence et d’acte. Aux confins de l’écrit, de la sculpture, de la performance et du paysage, je tente de révéler la poésie absurde du faire humain et m’amuse de sa vulnérabilité face à la présence immuable du monde. Les enregistrements vidéos et photographiques permettent l’apparition et le partage d’images et de figures. Je les installe vis-à-vis des formes construites ou rencontrées dans les espaces qui m’animent.

Je m’intéresse à l’usage humain du territoire, dans son exploitation, sa préservation, la vie qui en dispose et s’y établit en le transformant, ou étant transformée par lui. Je me demande comment la géographie conditionne l’esprit et l’action de ceux qui s’y meuvent, en fabriquant des récits et des artefacts.

Dans les gestes que je mets en place, entre philosophie et mythologie, des caractères essentiels et existentiels cherchent à transformer le malaise contemporain en une source poétique. Au fil du temps et des expériences rencontrées, mes travaux constituent un inventaire sensible de lieux et d’actes. Derrière leur facture prosaïque, se glisse une dimension ayant attrait à la solitude, à l’errance et au rituel naïf. Une primitivité affleure et donne corps à des puissances invisibles qui révèlent la présence d’une altérité.

Ayline Olukman

Ayline Olukman a une pratique pluri disciplinaire qui aborde la notion d’intimité et de nostalgie. Elle utilise la photographie, la peinture, l’écriture, la gravure et le dessin. « Maintenir ma quête de l’errance, c’est une quête en elle-même. J’ai fini par admettre que la question du déplacement est centrale dans ce que je fais. Un non-lieu commun à chacun. Pendant longtemps, dans ce rapport à la nostalgie, j’étais dans le désenchantement de ce temps que rien ne retient. Puis, j’ai réalisé que non. L’image n’ est qu’une image mais elle a un statut réel ; elle existe par elle-même, ce qui provoque un certain déséquilibre. D’où mon interrogation constante sur la création elle-même. »