L’Atelier des Hautes Plaines

L’Atelier des Hautes Plaines a 4 ans cette année. Il a été créé par et pour des artistes autour d’un lieu (sacrément chouette) et de la volonté d’y faire naître des ateliers. Depuis 2016, 9 artistes y ont leurs ateliers. Peinture majoritairement mais aussi dessin, gravure, sculpture, broderie….

Francis Hungler

L’Art de la gravure a toujours été au coeur de mes recherches plastiques, tant par les supports utilisés que par leur présentation. En association avec d’autres matériaux j’insuffle à cet Art un vent de jouvence et un esprit original unique. La pédagogie n’est pas en reste ,j’enseigne la gravure et d’autres pratiques artistiques de façon régulière sous forme de stages et de cours tout au long de l’année. L’Art de la Gravure est en relation étroite avec le monde de l’enfance,il s’apparente à un grand terrain de jeu où tout peut s’inventer et se découvrir sans jamais se lasser,  » Soigne l’enfant qui est en toi  »  » Mémoire baignée de songe, la Gravure est mémoire baignée de songe  » écrit Miguel Angel Asturias

Anne Hemstege

Je suis illustratrice pour l’édition et la presse jeunesse depuis l’obtention de mon diplôme à la Hear. Mes images sont essenciellement traitées en numérique, mais j’adore aussi explorer d’autres techniques plus plastiques !

Christophe Hohler

Les personnages que Christophe Hohler met en scène ont quelque chose de fascinant. Le terme de fascinant ne rend pourtant pas avec suffisamment de précision ce qui se produit exactement au moment où nos yeux se posent sur ces personnages. En fait, ces frêles silhouettes s’offrent à nous avec une évidence si déconcertante que nous en sommes bouleversés. En contemplant ces êtres désarmés, saisis à des moments anodins de leur existence, nous réalisons combien nos regards sont conditionnés, entravés. Depuis longtemps, les convenances ont recommandé de ne pas dévisager avec trop d’insistance nos sembla- bles. Ne doit-on pas soigneusement éviter de croiser trop longtemps un regard ? La bienséance nous interdirait-elle aujourd’hui de voir l’autre (de le comprendre) ? Christophe Hohler lève ce tabou, en tant qu’artiste, en tant qu’homme, il refuse de se conformer à ce genre de convention. Alors, quand on lui pose la question d’où pro- viennent toutes ses figures, l’artiste répond en toute simplicité « c’est en peignant que le sujet se révèle ». Voilà un certain temps, en effet, qu’il n’a plus besoin de modèle devant lui pour donner un corps à ses silhouettes. C’est que sa vigilance mentale mobi- lise sa mémoire visuelle et son empathie. Cette fusion guide ses mains, et en quelques traces fulgurantes surgissent Celui-ci, Personnage 12-01, Individu 1, Groupe de réfu- giés… Car il peint vite, très vite. Il faut l’avoir vu, ne serait-ce qu’une fois : en quel- ques lignes colorées, il invente un corps et lui assure l’allure désirée. On comprend alors qu’il a intégré une multitude d’observations et qu’il a mémorisé les formes que peuvent prendre certains états psychiques. Et il les érige en véritables images sympto- matiques. Il modèle la figure avec son jaune, avec le bleu, le rouge. Le rouge surtout, celui de la vie. « C’est en peignant que le sujet se révèle »… Il ne cherche pas l’indivi- dualité, ni la ressemblance, il débusque, avec une précision infaillible qui lui est propre l’humanité dans les êtres. Il en capte une part intime, leur fragilité, leur dignité lumi- neuse. Celle que nous refusons de voir et qui justement ici nous fascine. Claude ROSSIGNOL

Michael Hein

Je considère mon travail artistique comme un contrepoint de mon travail de peintre de théâtre, mon gagne-pain, qui se caractérise par un travail planifié en équipe. Tout au contraire les points de départ de ma création artistique: C’est d’errer à travers et travailler devant la nature. De capturer un motif, c’est comme partir à la chasse. La réussite est toujours un grand bonheur. Dans mes œuvres abstraites il s’agit d’inspirations par des matériaux que je sors des déchets et des objets trouvés lors de mes promenades au fil du l’hasard dans la nature. Il en résulte des œuvres multicouches, constitués de structures colorées avec des pénétrations et des superpositions. Mes œuvres sont involontaires, elles ne sont pas formulées conceptuellement, ce sont des émotions délibérément libérées. Elles s’orientent vers la forme libre, loin des limitations telles que le format et le cadrage.

Dominique Haettel

Dans ma pratique artistique je m’appuie sur une quête permanente d’imperfections, de hasards ou de surprises visuelles que je  croise dans mon quotidien. Cet art du regard paréidolique me procure des « bonheurs éphémères» que je fixe par la photographie ou que je réinterprète à travers la peinture ou la sculpture pour révéler  un imaginaire fantasque. Ce langage plastique drôle, parfois sarcastique et une esthétique hors norme côtoient la notion d’« Unheimlich », (l’étrangeté inquiétante), en nous interpellant de manière sensible, poétique et humoristique sur l’ambivalence de notre  rapport au monde, à l’image, au beau, au laid, au saugrenu.

Emmanuel Henninger

Emmanuel Henninger développe une pratique du dessin qui
interroge la place de l’Homme dans son environnement et
questionne les formes économiques et politiques
d’assujettissement des écosystèmes et des biotopes naturels.
Sa recherche documente les multiples définitions du paysage,
mais aussi les transformations qui agissent sur les territoires et
ses habitants.
Sa recherche graphique récente autour des paysages perdus du
Rhin notamment et sur les esthétiques de la contestation au sein
des ZAD allemandes et françaises, l’amène à donner un sens
esthétique aux espaces dans lesquels nous vivons, mais aussi
d’y renouveler l’engagement social et politique.
Il choisi d’arpenter les lieux le plus souvent à pied dans le souci
d’une approche lente qui rend les paysages progressivement
familiers jusqu’à une forme d’immersion. Cet enjeu
environnemental dans sa pratique du dessin le pousse à
explorer quelques sites en tension et c’est donc par le biais d’un
travail de collecte documentaire de motifs témoignant des
modes d’exploitation des ressources naturelles, et des biotopes
menacés que s’ancre sa pratique artistique. Ses choix
iconographiques s’inscrivent également dans une démarche
plus globale d’intérêt pour le vivant et les écosystèmes
menacés.
Il lui a semblé que le dessin et l’observation et la transcription de
paysages et des formes de mobilisations de différentes
communautés locales en Rhénanie-du-Nord-Westphalie
particulièrement, ont été l’occasion de mettre en lumière ces
actions et ces espaces dans leur singularité et au-delà,
permettant ainsi d’en faire émerger les problématiques actuelles
concernant les ressources naturelles et humaines, l’exploitation
et l’occupation des sols ainsi que notre incidence sur la vie
plurielle.
L’urgence écologique reconfigure totalement nos modes de
compréhension du vivant. D’abord parce que le passage des
énergies fossiles aux renouvelables, ainsi que la recherche de
sobriété, font émerger de nouveaux enjeux; ensuite parcequ’elle
fait naître un besoin inédit de coopération et d’alliances entre
humains et non-humains. A l’ère de la crise climatique et
environnementale, nous n’avons jamais été aussi
interdépendants.
En puisant son inspiration dans les luttes territoriales au sein des
ZAD et des combats des activistes climatique, il esquisse la
perspective d’une société hybride qui verrait s’articuler des
structures étatiques et des territoires autonomes dans un
foisonnement hétérogène de modes d’organisation sociale, de
manières d’habiter et de cohabiter.
Avec ses images, il vise ainsi à redéfinir notre rapport au vivant
en tissant des liens sensibles avec la vie sauvage et en créant
de nouveaux récits sur la place que nous y occupons

Frédéric Henninger

Je peins de façon spontanée et intuitive. Ma peinture est instantanée.

Dans la série, les Essais, la surface s’élabore dans un moment très rapide et intense de concentration sans détermination préalable.

Un instant tactile se matérialise, souvent repris et réactivé.

J’applique les couleurs en fonction de mes sensations et du dialogue qui je souhaite obtenir entre elles. Ma peinture se concrétise par la restitution de mes expériences physiques et sensibles en lien à une appréhension mémorielle de la nature. Je souhaite transmettre des sensations, des émotions au spectateur par l’intermédiaire de la surface peinte, de ses qualités, sa lumière, ses couleurs, son espace, sa pesanteur.

La peinture se constitue entre structuration et improvisation et propose un enregistrement de l’expérience du faire. Chaque couche est remise en question par la suivante tel un palimpseste ou l’ensemble raconte sa propre histoire, sa « géologie ». La série des Atmosphériques se caractérise par un processus « météorologique » qui me permet d’exprimer des temps suspendus, inachevés, ouverts.

Actuellement, je souhaite redéfinir mon rapport à la peinture et remettre en question l’autorité du geste pictural. Mes peintures récentes explorent divers processus qui consistent à peindre en jouant avec les propriétés de la matière et la couleur (projection, application par frottage…). En parallèle je développe une pratique de la céramique qui se base sur des principes similaires d’élaboration où je laisse la terre me diriger suivant sa malléabilité afin d’obtenir une forme. Cela me donne la possibilité d’utiliser l’intuition, l’instinct et le relâchement conscient du contrôle comme outils de travail.

Sébastien Haller

Plasticien sculpteur né à Mulhouse, je pratique la sculpture depuis 1999. Je travaille le métal. J’ai démarré ma pratique artistique par la réalisation de tableaux en fils de fer qui racontent des histoires d’hommes, de femmes. Instantanés sortis de mes moments de contemplation du monde contemporain, j’aborde au fil des ans différentes techniques de travail du métal : d’abord des tôles découpées aux dessins précis et acérés, figuratifs et graphiques puis des pièces en acier découpées au laser. Depuis 2001, je réalise des sculptures en acier découpé thermolaqué ou en acier corten qui sont exposées, et certaines vendues partout en France. Mes sculptures souvent anthropomorphes, sont des invitations à se projeter ailleurs, à se détacher de la rudesse du monde pour le percevoir avec humour et poésie. La nature, le vivant, les hommes, les animaux sont des sujets récurrents dans mon travail. Je développe régulièrement des projets de commandes publiques et privés, aussi bien pour des architectes, promoteurs immobiliers, mairies, que pour des particuliers.

Christophe Hamm

Pour ses photographies d’art, Christophe Hamm travaille la matière : ses clichés se font à la fois sculptures et peintures. Son art habituellement discret saute ici directement aux yeux. Minéralités graphiques ou jeux colorés, les lignes se jouent des cadres successifs et les flous accélérés stabilisent étrangement des compositions épurées et raffinées, en curieux oxymores photographiques. Dans chacune de ces œuvres sophistiquées, on retrouve néanmoins une démarche familière : cadrages dignes des grands maîtres, sens de la couleur et surtout apparente banalité du thème transcendée. Subtiles variations, ces images sont bluffantes. Non pas qu’elles trichent, bien au contraire, mais précisément parce qu’elles révèlent la quintessence, autrement dit la qualité pure des êtres et des choses, avec un petit supplément d’âme tout en délicatesse, tendresse et pudeur. Catherine Jordy Docteur en histoire de l’Art