Ishmat Habib

Ishmat Habib vit et travaille entre Prague et Francfort. Il a étudié à l’Institut indonésien des arts de Yogyakarta (2017-2021), a passé un semestre à l’Académie des beaux-arts de Prague en 2021 dans le cadre d’un programme d’échange, et a obtenu son diplôme de Meisterschüler (2021-2023) à la Städelschule de Francfort-sur-le-Main, sous la direction du professeur Willem de Rooij.

Sa pratique de la peinture est basée sur la philosophie javanaise. L’artiste travaille avec la mémoire des lieux et l’histoire orale transmise de génération en génération. Sa pratique s’inspire des forces motrices et des êtres qui peuplent le paysage et des règles non écrites qui maintiennent l’équilibre entre le monde originel et le monde humain.

Conscient que ces relations et ces savoirs disparaissent rapidement, il s’appuie sur une narration intuitive et cherche à allégoriser.

Julien Hoffschir

Procurer une émotion, inviter à la réflexion, susciter un questionnement… j’y tiens !

 

La rue

La rue est une formidable scène à ciel ouvert. Le spectacle y est permanent. Au fil de mes vadrouilles, je cherche à fixer des situations inattendues, des attitudes équivoques, teintées d’espièglerie, d’émotion, des moments uniques. En bref, des situations offrant une amusante singularité.

Le bon moment pour le déclic ne s’annonce pas, il s’impose en une fraction de seconde. Tout passe par le regard. L’instant que je saisis ne se reproduira jamais. Vous l’aurez compris, j’attache une importance sans faille à la spontanéité.   

 

Le spectacle, la scène

A l’intérieur, je compose avec la lumière ambiante. Jamais je n’ai recours au flash. Pour mes séries de photographies prises lors de spectacles, je joue avec les lumières imposées par la scénographie, effectuant tous les réglages manuellement. Je m’attache à transcrire au mieux la palette d’émotions que transmettent les artistes. Qu’il s’agisse de pièces de théâtre, d’arts circassiens, de concerts, de danse, tout m’intéresse. Avec une prédilection pour la danse. 

 

Vers l’abstrait

Et puis, je cherche encore et toujours à aller plus loin, toujours plus loin… 

Je m’efforce en effet de sortir allègrement de ma zone de confort, d’aller au-delà de ce que je maîtrise déjà, histoire, entre autres, de booster mon imagination. Une certitude : l’abstrait m’interpelle. Donner libre cours à ma fantaisie en détournant le sens premier de certaines de mes photographies ne cesse de me titiller. Je m’abandonne de plus en plus à cet exercice exacerbant ma créativité. Cela me permet d’aborder un monde différent, de plonger mes images dans une autre ambiance. Et, au passage, de dérouter les visiteurs s’attardant devant mes clichés.

Virginie Hils

Ma pratique du dessin et de la peinture est intuitive et puise ses racines dans l’art brut et l’inconscient collectif. Au cœur de mon travail il y a le corps et ce qui le traverse (chants, cauchemars, fauves, cris, ancêtres.. ) ainsi que sa mémoire et ses bribes.

Virginie Hils

L’atelier est situé dans la maison familiale, au fond de la cour, en traversant le jardin, c’est un espace de  60 m2. La véranda accueillera une exposition de dessins

Jacques Herrmann

Entre savoir expert et profane, Jacques Herrmann développe une pratique qui allie peinture et installation.
Il entend susciter une expérience sensible de la peinture ou s’articule des phénomènes d’apparition et de disparition, d’accumulation, de répétition et de mémoire. De l’inévitable mise en perspective de la peinture avec son passé, il puise les anecdotes nécessaires à revisiter ses formes comme autant de traditions qu’on célèbre, qu’on renouvelle. Attentif aux usages et aux formes de la peinture, il multiplie les séries pour formuler différentes typologies qu’il poursuit en altrnance les unes des autres tels que des trompes l’œil, des palimpsestes ou des monochromes. Son affinité pour la peinture l’entraînent en terra incognita, à l’affût de nouvelles possibilités, de découvertes fortuites. Il met la matière à l’épreuve en cherchant ses limites pour en révéler quelques aspects : sa fragilité, sa luminance ou son opacité

Léa Hussenot

Mon activité artistique porte sur une réflexion autour de l’objet-livre et questionne le métier d’art dont je suis issue et pour lequel j’ai été formée. Par les objets que je crée, j’invite à une réflexion sur le livre, notre façon de le collectionner et sa place sur nos étagères.
Je passe par le dessin pour créer des visions qui abordent de manière intime notre rapport au temps, à son élasticité et à son épuisement. Je procède par accumulation et répétition de formes amenées par des techniques de gravure. Je développe depuis sept ans une pratique de l’estampe qui est en lien avec les livresobjets que je fabrique.
A l’occasion des Ateliers Ouverts 2024 je présenterai le fruit d’une année de travail. Etat de recherche, travail en cours, dessins préparatoires, projets entamés, capsules sonores. Car l’atelier, c’est aussi ça, un espace qui bouillonne où s’entremêle des esquisses d’idées

Philippe Haag

Sur la table
mes mains
Par terre
mes pieds
Dehors
quelque part au loin
je ne vois pas
ce que tu vois
avec mes yeux
Inger Christensen
Au fil de la pratique de la vie, et donc des arts, le dessin s’est déposé en moi, et j’en ai fait le compagnon privilégié de mes sentiers. Aucune façon de tracer, c’est à-dire de tirer et de pousser, ne saurait être écartée ; aucune manière d’appliquer, des poudres aux solutions ne saurait être évincée ; aucun support, des papiers au sable des plages aux nids de feuilles des sous-bois ne saurait être ignoré.
Je dessine car le dessin est le chemin le plus court, paradoxalement sans détours ni détourages. Il est le chemin le plus court de la pensée à la main ou de la main à la pensée car cette main, dans un élan, rend à la pensée son dessin, pour reprendre ces mots d’Edmond Jabès :
Toujours cette image
De la main et du front,
De l’écrit rendu
À la pensée
Je dessine toujours d’après nature, toujours sur le motif, toujours avec le motif – à partir de la vie habitée pour rendre la vie habitable, alors s’imposent le paysage, le bouquet, la nature morte, le nu et leurs fragments.
Je me pose devant le motif car dans le motif se cache le dessin que je suis entrain de chercher. Il se pose sur la brèche, sur le regard qui s’occupe du sensible, et donc aussi du fragile. Du motif à l’émotif, je fais face aux histoires de mouvements et de troubles. Je fais bouger ; rappelez-vous, tirer-pousser dans un seul et même mouvement, en un mot : émouvoir. Et lorsqu’il est ornement, le motif se répète tout comme le trouble qui du plat de la main il faut écarter pour mieux apercevoir ou voir le fluide reflet.
Aux mains des météorologies, subissant, le carnet de dessin s’ouvre à moi qui feuille tournée après feuille tournée s’accorde merveilleusement avec l’écriture et la lecture ressassées ; les dessins des séries se suivent et se succèdent. Les séries obéissent à la respiration du ressac incessant du faire et du défaire ; de repentir en repentir, de renouvellement en renouvellement, de plaisir en plaisir se forme un monde de dessin. C’est ainsi qu’à chaque passage au travers du sas
du même tas, le tamis retient le grain du dessin. Je passe ainsi mon temps à agiter le tamis, petits mouvements qui composent, parfois délicatement, parfois furieusement, l’œuvre.
En guise d’inventaire :
séries en cours :
paysages du littoral – paysages de collines de la haute enfance – vagues – troncs –
trainées de poudre de doigt techniques :
crayon – graphite – pastel sec – pastel à l’huile – encre de chine
supports : papiers et cartons de petits ou moyens formats
Le dessin est à l’autre bout de la pensée, et à l’autre bout de la chose.
Les dessins sont les tâtonnements aveugles à travers le champ obscur de la blanche feuille de papier.
Philippe Haag

Simon Hampikian

Originaire d’un milieu rural de l’arrière-pays bordelais, j’ai vite appris à assembler, réparer, fabriquer et créer avec ce qui se présentait autour de moi. Mes grands-parents, agriculteurs, et mon père, passionné de charpente marine, avaient ces compétences pour l’agilité plastique quand il s’agissait de repenser les objets; ils m’ont transmis un héritage qui m’a mené au design.
J’ai d’abord été formé à sa version industrielle, bénéfique mais restrictive à mon goût, avant de suivre un cursus plus artistique à la Haute Ecole des Arts du Rhin pendant quatre ans, où j’ai pu trouver une approche plus personnelle, et qui m’a mené jusqu’en Alsace. J’y ai effectué des stages marquants : l’un chez Björn Steinar, représentant de PreciousPlastic en Islande et l’autre chez Bram Vanderbeke, artiste-designer belge, membre de du collectif Brut.
Je commence cette année un nouveau chapitre de ma vie professionnelle : mon installation dans mon premier atelier, à MotoCo. J’y débute mon activité. Cet espace est un élément essentiel dans ma vision du design : j’y produit principalement des projets personnels mais il me sert aussi d’espace de prototypage, d’expérimentation et agit comme un lieu d’échange.

Catherine Hicks

Les couleurs de la vie quotidienne 

Si le croquis est un devoir journalier, la peinture par ses couleurs, volumes et compositions occupe le reste du temps. Ce qui m’intéresse c’est tout simplement mon environnement, ma vie de tous les jours. Je travaille à partir de croquis que je recompose sur la toile. La technique à l’huile est utilisée par superposition, je joue avec les transparences. C’est aussi pour cela que le monotype en couleur me convient. C’est une technique de gravure qui permet de mélanger les couleurs sur la plaque, la rapidité et le hasard jouant au moment du tirage.