Eléonore Dumas

Je suis fascinée par le vivant.
Collectionneuse, de tout, de rien j’accumule, stock et assemble. Je m’inspire de traditions et de légendes pour donner vie aux reliquats inanimés de la société de consommation.
À la croisée entre arts plastiques et spectacle vivant, mon travail se tisse de rebuts et de gestes répétés encore et encore.

De sachets en poissons, de filets en nymphe, de câbles en gorgone, les petits riens collectés et assemblés couche après couche donnent corps à un bestiaire de monstres et de merveilles.

Tels des personnages de théâtre mes fantasmagories s’animent à la faveur d’un éclairage. Mes installations et mes créatures donnent à voir une vision poétique et étrange du monde, entre mutation et contamination, entre mythe et onirisme.

patrick lorea

Par Frédéric-Charles Baitinger

A la manière d’un Giacometti ou d’un Francis Bacon, Patrick Loréa ne cherche, à travers ses sculptures, aucun effet de ressemble.
Sans pour autant verser dans l’abstraction pure, ces corps et ces visages n’appartiennent à aucun lieu ni à aucune époque :
ils ne sont, pour ainsi dire, que les supports anonymes d’un devenir qui les ronge et les emporte.Figures de chairs, portant sur elles comme les stigmates de leur vie
passée, aucune Idée ne transparaît dans leurs formes mouvantes, mais quelque chose de plus subtil et de plus difficile à nommer aussi.
Que ce soit dans son oeuvre représentant une femme légèrement penchée, la bouche entre ouverte et les yeux fermées, ou bien dans cette autre, encore plus explicite,
nous montrant, à travers un morceau de verre, le visage d’un homme à moitié détruit, une même fragilité semble planer sur ces êtres, comme si l’expression première qui
les caractérisait luttait pour ne pas disparaître sous les assauts d’une force que le physiciens appellent : le principe d’entropie.
Tout passe, et ce qui aurait dû préserver pour l’éternité les traits d’un visage le montre tout à coup en proie au vertige de n’être plus qu’une forme temporaire;
qu’une forme dont l’essence se confond peu à peu avec celle de ses accidents.

Mais par quels procédés Patrick Loréa est-il parvenu à produire de tels effets ? L’histoire mérite d’être contée, car elle résume, à elle seule,
ce qui se joue d’essentielle dans ces oeuvres. Naguère sculpteur d’obédience classique, Loréa modelait ses figures dans la terre, puis les moulait à l’identique
dans un matériaux plus dur.
Mais lassé, un jour, d’un tel procédé, il redécouvrit, dans un coin poussiéreux de son atelier, deux têtes en terre, depuis longtemps oubliées.
Touché par la grâce de ces visages abandonnés, il comprit, alors, qu’une période de sa création s’achevait et qu’une autre s’ouvrait enfin à lui.

Tel un sculpteur archéologue, fouillant les arcanes de son atelier, ce n’est plus la figure en tant que telle qui intéresse maintenant Loréa,
mais l’ensemble des processus physiques et chimiques qui font d’elles l’analogon d’un corps souffrant.
Voilà pourquoi ses sculptures ne sont pas sans nous rappeler celles d’un Giuseppe Penone qui, aux dires de Georges Didi-Huberman,
nous permettent de toucher du doigt la différence qui existe entre « un sculpteur qui fabrique des objets dans l’espace ? des objets d’espace,
et un sculpteur qui transforme les objets en actes subtils du lieu ? en avoir lieu*.»

Ne plus se contenter, donc, de donner forme à ses idées, ne plus chercher à rendre pérenne une figure trop marquée, mais essayer,
envers et contre les risques que cette quête implique, d’atteindre à cette part d’expressivité accidentelle sans laquelle toute oeuvre d’art,
même la plus parfaite, reste un point d’arrêt ? « un arrêt de mort. »

Anaïs Touchot

Anais Touchot, est née en 1987. Diplômée des beaux-arts de Brest en Art et Design, en 2011 et 2010, elle produit des installations en utilisant des matériaux modestes, pauvres pour créer des espaces majoritairement praticables.
Selon une esthétique du « Do it yourself» à partir de gestes simples, elle déconstruit et reconstruit des objets, des espaces, des situations, inspirés par des coutumes locales, des bricolages mal foutus. »

Ho-Un Bac

Les œuvres de Ho-Un Bac explorent et examinent la corrélation du langage et de la société.

Telles des outils de compréhension, ses performances et installations nous livrent l’examen d’une vie sociale où le langage, élément fondateur, dévoile sa part d’ombre et ses limites.

Traitant de sujets recueillis dans les médias de masses, Internet ou lors de manifestations, Ho-Un Bac signale la violence de la société dans laquelle il évolue.

Alain Villa

Il m’est souvent demandé :« Comment je fais » à quoi c’est du, comment je vois ça, mes connaissances techniques et scientifiques, et culturelles, ai-je de l’intuition…Je reviens sur ce que je nommerais l’éclatement des valeurs parallèles : confronté à un risque de marginalisation, mes activités photographiques, poétiques et plastiques, utilisées comme support et matière première, deviennent à la fois plus ténues et plus essentielles. Le viatique devient vital, journal. La photo, outil analogue à un carnet d’esquisse se trouve nantie d’une existence indépendante, certes toujours en question, souvent à la limite de l’utilité et du geste gratuit et si l’Art pose, pour moi, la question de la métamorphose, naît la crainte de l’œuvre qui comme l’ombre portée de l’artiste se matérialise, prends plus d’importance et met en abîme l’individu, l’artiste lui-même. Chacun son Bardo, espace entre le chaos et le désir d’ordre, représentation plus ou poins fragmentaire d’un microcosme et le témoignage d’un regard. À cela vient se conjuguer la revendication, cependant pas toujours indispensable, de la recherche d’interactivité des thèmes, susciter la réflexion du lecteur-spectateur et de l’acquéreur en renforçant la valeur narrative de l’image par juxtaposition des composants ; dialogue fond/forme.

Erik Fryd

Erik Fryd dessine sur mur, papier, toile, verre ou bois…avec des outils analogiques ou numériques…la plupart du temps en présence d’un public qu’il sollicite (un peu trop souvent) pour venir à la rescousse de son inspiration défaillante !
Lors des ateliers ouverts 2016, il réalisera une performance graphique numérique projetée sur les murs du bâtiment 75.
Sur invitation de Clear Mind Factory, il transformera également les locaux de cette entreprise en show-room avec la complicité d’Anne-Marie Ambiehl. Des oeuvres graphiques inédites et des meubles d’artistes s’y côtoierons dans une douillette atmosphère post-industrielle.

Christophe Noise

NOÏSE AKA N°15 a fait ses armes dans la rue au travers du graffiti, un Street Artist dans l’âme depuis plus de 20 ans.
Parcours atypique, artiste complet, entre voyages graphiques et œuvres éphémères, il vous offre son talent avec générosité.
NOïSE AKA N°15 vous propose un voyage entre graffiti, graphisme et peinture.

Ann Koppel

AnnKo illustratrice interroge sans cesse les liens entre théâtre, musique et Images.
• titulaire d’un diplôme supérieur de violon et pédagogie de la «Musikhochschule» de Karlsruhe
• Etudes de « Angewante theaterwissenschaft à Giessen
• illustratrice diplômée de l’école supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg
AnnKo jongle entre l’illustration narrative, le théâtre et la musique.
Pour le bonheur des plus petits et des moins jeunes.

Gaetan Gromer

Gaëtan Gromer est artiste sonore. Il mène conjointement une activité d’écriture musicale contemporaine pour la scène et l’image, la réalisation d’installations sonores et de performances où le live electronic lui permet de créer, en temps réel, de la musique à partir de diverses sources acoustiques concrètes, parfois instantanées (émissions de radio, bruits de l’environnement, paroles du public, instruments de musique, etc.)
Parallèlement, il anime de nombreux workshops de création électroacoustique et autour de l’usage des nouvelles technologies dans la création musicale. Il assume, depuis 2009, la direction artistique du collectif d’arts numériques sonores Les Ensembles 2.2.
Très attiré par l’interdisciplinarité, il multiplie les collaborations avec des artistes comme Maria La Ribot, Philippe Boisnard, Paul Hossfeld, Germain Roesz, Zahra Poonawala, Sylvie Villaume, Léo Henry, Stéphane Perger, etc.