Joana Amora

Joana Amora est une artiste-jardinière originaire de Rio de Janeiro, Brésil (1999). Son travail biomimétique explore les relations entre l’art, les processus naturels et sociaux. Notamment avec la photographie, la vidéo, le dessin, les objets, l’installation et la performance. Elle dialogue avec les biomatériaux naturels et humains, comme des plantes, champignons, cheveux et le corps humain.

Joana interroge notre relation au vivant et aux écosystèmes qui nous entourent, à partir des œuvres vivantes mêlant réalité et imagination.

Sa démarche artistique est enracinée dans son expérience du mouvement agroécologique au Brésil depuis 2017, qui constitue la base méthodologique et éthique de son travail.

Le travail de Joana flirte avec l’Earth Art, la performance et l’art conceptuel, en développant des œuvres qui connectent les individus aux paysages qu’ils habitent. Par la marche, l’émerveillement et l’organisation de ses trouvailles, elle conçoit des pièces qui invitent à une réflexion sur notre relation au vivant. Cette pratique lui a appris à comprendre et collaborer avec les écosystèmes, en valorisant la biodiversité et les connexions qui relient tous les êtres vivants — de toi à la plante, de la plante au champignon, du champignon à l’air, de l’air au soleil, du soleil à la terre.

À travers sa pratique artistique, elle nous invite à cultiver la vie, comme on cultive un jardin.

Les trois axes fondamentaux :

la Nature comme sujet et collaboratrice ;
l’intime, le collectif et ce qui émerge entre eux ;
et l’art comme processus vivant.

Afi Sika Kuzeawu

Dans sa performance, Afi Sika porte des vêtements faits main, fabriqués à partir de tissus qu’elle a collectionnés pendant des années. Ces vêtements uniques sont l’expression de sa réflexion artistique. Lorsqu’elle se produit dans des lieux choisis, elle invite le public à ralentir le pas et à vivre le moment présent en ralentissant sa perception. L’escargot est un motif central de son travail : les ornements sur les vêtements symbolisent une « maison portable », un symbole des expériences migratoires que partagent de nombreuses personnes de la diaspora africaine. Cela reflète le mouvement constant entre les cultures et la recherche d’un ancrage intérieur au milieu d’une biographie fragmentée. En même temps, cela met en lumière l’importance de l’auto-régénération pour exister en tant qu’individu et être actif économiquement et socialement.

Nadezhda Abdullina

J’explore les frontières de l’identité humaine à travers le projet « Qui suis-je ? Humain. » Je m’intéresse à ce qui fait de nous des êtres humains, à la manière dont notre environnement, les événements et les personnes nous façonnent et nous transforment. Dans mon travail, je combine mon expérience en design industriel avec des éléments de la nature, créant des installations interactives. Je crée un art avec lequel le spectateur peut interagir : toucher, manipuler et modifier.  Une partie essentielle de ma pratique est l’utilisation de matériaux recyclés et la minimisation de la consommation de nouvelles ressources. Ce n’est pas seulement un geste écologique, mais aussi une manière de ressentir la voix de la forme au-delà de la fonction du design, en réinterprétant son sens.  Je suis inspirée par les frontières entre le passé et le présent, l’influence du moment présent – unique –, la mémoire et la réalité. Je travaille avec des objets trouvés et des matériaux naturels, créant des structures qui reflètent la fragilité et la fluidité de l’identité humaine en fonction de l’environnement et des événements imprévus.  Mon objectif est d’inciter le spectateur à réfléchir sur son identité. Comment les autres influencent-ils notre construction ? Que laissons-nous dans le cœur des autres ? À travers l’art, je propose un espace de réflexion, d’interaction et de réinterprétation de soi.

Sylvain Leal

Artiste pluridisciplinaire et designer algorithmique, Sylvain Leal mêle concepts algorithmiques et techniques artisanales.
Originaire du Sud de la France, il vit et travaille à Strasbourg.
Diplômé de la Haute École des Arts du Rhin de Strasbourg, puis de l’Université de Strasbourg à la suite d’un Master recherche en culture et langue japonaise, sa pratique se situe à l’intersection de la recherche graphique et scientifique.
Il explore les systèmes de représentation d’une nature idéelle et les rapports entre humains et pensée logique.
Son travail est par ailleurs profondément marqué par une influence de la culture japonaise, qui se reflète dans son approche esthétique et conceptuelle.

L’artiste travaille actuellement sur deux projets : une série d’impressions sur bois combinant programmation, glitch et impression traditionnelle ; et une série de gauffrages de pliages en tessellation explorant géométrie et reliefs cartographiques.
Parallèlement, il mène une enquête indépendante intitulée 『森というのは』(« Qu’est-ce qu’une forêt ? »).
Ce projet de recherche vise à recueillir, selon une méthode simple et concise, des témoignages sur la construction et la représentation intellectuelle d’une forêt comme espace archétypal naturel.

À travers sa pratique, Sylvain cherche à déchiffrer les différentes manières de penser et composer des paysages, en s’appuyant tant sur des expériences empiriques et des formes et interprétations culturelles traditionnelles que sur la littérature scientifique.
Il invite ainsi à une réflexion sur les systèmes logiques et notre relation à notre environnement et notre manière de (se) le représenter, créant un dialogue entre le tangible et les modes de représentation idéels, les techniques traditionnelles et les outils contemporains.

Marie Tuckova

Marie Tučková moves in the space between the media of text, performance, composition, video, drawing and installation. Her work explores the politics of listening, the hierarchy of voices, polyphony, various forms of collaboration and the overlapping of political and poetic language. Her work is based on improvisation as endless rehearsal (Wilson Harris) and song as manifestation.

Marc Faucompré

Dans le cadre de la résidence artistique à la case de Preuschdorf, j’envisage de travailler sur deux projets, l’un partagé et l’autre personnel. La durée de résidence a été fixée à deux semaines et demie. Le premier projet est une installation numérique interactive nommée « Disparition » imaginée par l’artiste plasticienne Maeva Bochin et mise en forme numérique par moi-même. Cette installation a déjà été mise au point et éprouvée à Nouméa en Nouvelle-Calédonie. Nous allons la remonter à la case en adaptant la mise en espace. Pour ma part, il s’agit essentiellement d’une remise en route d’un système informatique composé d’un ordinateur portable, d’une webcam et d’un vidéoprojecteur. La durée de ce travail technique est évaluée à une semaine. Le second travail est la poursuite d’un projet entamé en 2023 en Nouvelle-Calédonie. Il est basé sur les écrits de Bweyou Eurijisi (1866-1947), considéré comme le premier écrivain kanak. Entre 1915 et 1920, il a écrit une série de vingt deux cahiers consignant plusieurs légendes kanak et décrivant la coutume de son époque. L’un de ces cahiers contient de nombreux dessins d’illustration réalisés à l’encre de chine. Ce manuscrit est disponible aux archives nationales d’outre-mer à Aix-en-Provence et a été entièrement numérisé par mes soins Le projet consistait à m’inspirer librement de ces dessins pour créer une série d’estampes numériques hybrides. Cette dénomination générale consiste à réaliser des dessins au crayon de mine sur papier blanc, à les numériser puis à les reprendre dans une succession de manipulations numériques. Le résultat matériel du processus est un tirage sur papier d’art de l’image numérique obtenue. Une série d’estampes a déjà été produite entre 2023 et 2024. Au cours de la résidence à Preuschdorf, j’aimerai poursuivre ce travail hybride et le compléter par la réalisation d’une toile inspirée par une légende particulière racontée par Bweyou Eurijisi.

Maeva Bochin

Diplômée de l’École Nationale des Beaux-Arts de Nancy, en France, Maeva Bochin a forgé les bases de son expression artistique dans un environnement riche en histoire artistique et culturelle. Sa formation s’est également étendue à l’école territoriale de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, apportant une dimension multiculturelle à son approche artistique. L’univers artistique de Maeva se révèle à travers une série d’expositions personnelles captivantes depuis presque 30 ans. En 2024, elle prend la charge d’actions au sein de l’association « Les Possibles ». Un projet marquant de land art intitulé « Chemin de curiosités » au parc zoologique et forestier de Nouméa a illustré son engagement à fusionner l’art avec la nature.  Sa passion pour la promotion des arts visuels contemporains a trouvé une expression concrète à travers la création de deux associations dédiées : « Les Arts Bougent » en 2009 et « Les Possibles » en 2023. Ces organisations ont été des plates-formes dynamiques pour la collaboration artistique et la promotion de l’expression créative en Nouvelle-Calédonie. Les résidences artistiques ont marqué des étapes importantes dans sa carrière. De la création en Land art sur l’île d’Orléans au Québec à sa résidence à La Case de Preuschdorf, chaque projet a contribué à façonner son répertoire artistique diversifié. La biographie de Maeva est une saga artistique dynamique, marquée par une exploration incessante, une créativité florissante et un engagement profond envers la promotion de l’art contemporain, passant de la gravure aux installation land art et les projets numériques. Son engagement dans la promotion des arts visuels contemporains, ses réalisations artistiques variées et sa contribution à des projets collectifs témoignent d’une carrière artistique dynamique et engagée. Maeva préfère encore laisser ses mains s’exprimer en création plutôt que de disserter. C’est encore le cas aujourd’hui. Elle est entière et libre. Pour elle, l’art c’est d’abord des gestes qui s’inscrivent dans la réalité d’une œuvre, la pensée est juste le marqueur d’une intention qu’il faut restituer avec sincérité. Comme elle aime le dire, elle construit son chemin avec l’actualité de sa vie.

o431

Dans le royaume de l’imaginaire, ma démarche artistique s’érige autour du fantastique et des mécanismes mystérieux, explorant les recoins de l’inconscient collectif. À travers une palette visuelle riche et énigmatique, je m’efforce de transcender les frontières de la réalité, plongeant le spectateur dans un univers parallèle où l’extraordinaire se mêle harmonieusement au quotidien.
Les mécanismes mystérieux deviennent les rouages secrets d’un monde parallèle, révélant une réalité alternative où le surnaturel et le tangible coexistent. Chaque coup de ciseau, pinceau, tournevis ou marteau  se veut une invitation à la contemplation, à la découverte d’un univers où l’irrationnel façonne une esthétique unique.
Les créatures fantastiques qui peuplent mes œuvres sont le fruit d’une introspection profonde dans l’obscurité de l’âme humaine, donnant naissance à des figures éthérées et envoûtantes. L’art devient ainsi le portail par lequel le spectateur peut pénétrer un monde parallèle, explorant les méandres de l’inexploré, le mystérieux et le sublime.
Chaque création devient une fenêtre ouverte sur l’insaisissable, où la frontière entre rêve et réalité s’estompe. Les mécanismes mystérieux deviennent des clés qui guident le regardeur à travers un labyrinthe onirique. Ma démarche artistique aspire à susciter l’émerveillement et l’interrogation, à éveiller l’âme exploratrice qui sommeille en chacun, invitant à la contemplation d’un fantastique intemporel et mystérieux.
DU 17 mai au 1 juin du jeudi au dimanche de 14h00 à 21h00
NOCTURNE avec mapping dans le cloître le 17/23&24 mai jusqu’a 23h00

Marion Augusto

Ce sont des allers-retours intempestifs entre une recherche visuelle personnelle et des expériences collaboratives hors et en institutions. Ces différentes manières d’entrer et d’approcher – un environnement, une situation, un contexte – m’amènent à interroger les notions de cadre, de milieu, de relation ou d’incompréhension. Cette discipline du fragment est sans cesse réactivée par l’expérience de la rencontre, à travers des agencements narratifs. Mettre en doute le visible par une attention signifiante portée sur des détails insignifiants et pointer l’écart entre l’éprouvé et ses représentations.

John Caldera

Après avoir eux une longue discussion avec les peuples des animaux de la forêt des hautes Vosges