Jacqueline Bilheran-Gaillard

68570 Soultzmatt

 

artistes permanents


 

     

    contact

    6 Avenue Nessel
    68570 Soultzmatt

    tél : 06 87 17 24 09
    https://www.bilheran-gaillard.com

     

    accès

    BUS

    Ligne 440 Colmar, arrêt : Guebwiller – Soultzmatt

    Porte d'entrée en haut de l'escalier sous la pergola à gauche.

    situer sur la carte

    Présentation

    Un triple travail de photographie, de peinture-techniques mixtes et de sculpture-assemblage. Mon atelier de peinture occupe le dernier étage de ma maison de Soultzmatt depuis 2004. Mon atelier de sculpture occupe une partie de mon garage et le mobilise presque entièrement au printemps et à l’automne.

     

    Mon regard saisit de la beauté dans ces continents de déchets produits par la consommation de masse ou dans les lieux désertés d’une industrie périmée. Mon objectif photographique y prélève les couleurs de ma palette et les formes de mes motifs artistiques : métal, papier, plastique, entassés, écrasés, plissés, déformés, colorés. Le fouillis de formes et de couleurs que je saisis dans ces tas de détritus ou ces lieux à l’abandon, deviendra peintures, sculptures, photographies plasticiennes. Mes photos sont donc à la fois le point de départ, le matériau de mon travail pictural par l’usage du transfert, et un aboutissement quand je les retravaille, que je photographie des fragments de sculptures ou que je peins des sculptures photographiées. De la photographie à la peinture, de la peinture à la sculpture, pas de choix exclusif des médiums ni des matériaux, mais un même univers, la poésie de l’abandon, la beauté des objets qui ont perdu leur usage familier et subi l’usure du temps et la déformation aléatoire de l’entassement, celle aussi, volontaire, de l’artiste démiurge qui comprime, écrase, fond, déchire, plisse, assemble, colore, peint.

     

    Mes peintures et mes sculptures empruntent au Pop Art américain ou au Nouveau Réalisme  une part de leurs techniques et leur fascination pour l’univers de la culture populaire à l’époque de la consommation de masse. Tout dans le monde qui nous entoure, même les objets les plus triviaux, peut faire art. Il n’y a pas de hiérarchie des formes et des matières. Le sens, l’émotion et le beau peuvent surgir là où on ne les attend pas. En cela je produis sans doute comme une archéologie et une mémoire de ma propre culture, celle de la pénurie de l’après-guerre où l’on ne jetait rien, où tout pouvait être réutilisé. Celle aussi des Trente Glorieuses et de l’abondance inouïe promise par de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques.  

     

    Travail de généalogie, d’interprétation, pour retrouver, sous les strates du présent, dans ces restes relégués aux marges, ce qui fait encore sens. Mais travail d’une époque qui n’est plus celle de l’émerveillement devant le ready made ou la vitrine de Noël du Grand Magasin, mais celle de la catastrophe annoncée et du tragique de l’excès, de l’accumulation et de la décrépitude. Fascination pour les pertes, les destructions, les formes du difforme, pour les formes de ce qui est exclu comme déchet, déprécié par la culture dominante et qui devient signifiant pour l’artiste.