Saskia Edens

68220 Hégenheim

 

Dernière participation aux ateliers ouverts
2023

 

Techniques

  • Peinture
  • Performance
  • Sculpture

 

contact

68 rue de Bâle
68220 Hégenheim

saskiaedens@gmail.com
tél : +41 78 731 21 62
www.saskiaedens.com

 

    Présentation

    Souffle de vie. Si un fil rouge doit être ici déroulé, ce sera celui-ci. Avec Breath, Saskia Edens (Genève, 1975) propose de mêler justement les souffles, deux par deux – les respirations opèrent de petites percées dans une plaque de glace qu’elle emmène de personne en personne et qui va petit à petit se changer en eau jusqu’à rendre le contact possible. La bouche de Flora exhale des fleurs, de la gueule de Fafner jaillit du feu, l’eau surgit des gargouilles de Boboli. Souffle de vie donc, mais aussi traversée des mondes – l’âge de glace, du feu et du métal. Saskia Edens fait partie de ces êtres rares qui savent conjuguer grâce et énergie, violence et poésie. Ses performances font état de la transformation autant de la matière que du corps et côtoient en un sens l’univers scientifique des expériences où l’ultime résultat n’est jamais établi. C’est la magie des métamorphoses que l’artiste offre au regard. Au commencement de A contre-courant (2007-2010), Saskia Edens, vêtue de blanc et parée de boucles d’oreilles et de colliers, arrive paisible; une vingtaine de minutes plus tard, elle ressemble d’avantage à Mary Wigman dans sa fameuse danse de la sorcière, à ceci près qu’elle ne porte plus aucun bijou (ils ont fondu) et que son vêtement est maculé de grandes traînées d’encre rouge et bleu. Pendant ce temps, elle a couru à l’envers sur un tapis de course. L’exercice est périlleux et demande de l’endurance, de l’ardeur mais aussi de la joie. Il en va de même pour l’incroyable Make-up (2008) où avant d’entamer une danse macabre, Saskia Edens se peint littéralement le corps en creux, laissant la peau s’envisager comme le squelette.

    L’énergie déployée dans chacune de ses performances est perceptible dans la série d’objets débutée en 2011 avec les «Contact Imprint». Changer d’état entre le chaud et le froid, passer du liquide au solide et vise versa. Le geste est immédiat, l’explosion est totale, la violence immense : armée d’une casserole, d’un réchaud à gaz et d’un pistolet à air comprimé, Saskia Edens va propulser de l’étain en fusion sur des objets. Assez éloigné de la sculpture (modelage ou taille), plutôt proche de la photographie. Reproduction d’un instant par contact – l’image produite ne partage pas seulement les apparences de son modèle mais sa structure intime. Face : tout n’est que magma de lave séchée et poussière. Pile : perfection et douceur. L’effet est celui du souffle d’une bombe, éruption volcanique. La vie a été captée dans ces images, l’artiste a su montrer l’énergie vitale déferlant à travers le corps et au-delà. (…)

    Véronique Yersin

     

    Parcours

    Saskia Edens a grandi à Lausanne en Suisse. De 1993 à 1996, elle a étudié à l’École des arts décoratifs de Genève, puis à l’École supérieure des beaux-arts de Genève (actuelle HEAD) dont elle est diplômée. De 1999 à 2000, elle a passé deux semestres à Vienne, à l’Académie des Beaux-Arts. Elle participe à de nombreux festivals de performance en Europe, aux États-Unis et au Mexique, en Corée et en Chine, dont Le Printemps de septembre à Toulouse, 2010 ; Bone 15, Festival for Action Art, Berne, 2012 ; Guangzhou Live 4th International Action Art Festival, Chine, 2013. En 2006, Saskia Edens remporte le concours Kunst im Archiv du Kunstkredit Basel-Stadt, en 2007 le prix de la Fondation Alexander Clavel à Riehen. En 2012, elle présente sa performance à longue durée Let it Happen au Kunsthaus Baselland, et en 2013, elle réalise le projet d’art et l’architecture « Magma »  de longues coulées métalliques sur la façade du bâtiment de l’école Brunnmatt à Bâle. La visite de la grotte près de Niaux en 2010 marque le début de son exploration de l’art préhistorique, qu’elle poursuit en 2017 avec une résidence à Caza d’Oro, Le Mas d’Azil. En 2015, soutien  par la Commission Audiovision et Multimédia BS/BL, Bâle pour le projet vidéo Dessins thermiques qui intègre des dessins à la flamme inspirés de la préhistoire.
    Il s’ensuit des invitations de résidence de création au Spitzberg (Artic Action) et à Pyramiden, une ville minière soviétique délaissée. Le résultat – un triptyque vidéo- est exposé à la Kunsthalle 8000 à Wädenswil. En 2019 c’est dans les montagnes Himalayennes du Ladakh qu’elle participe à la résidence Kyta. Puis récemment un voyage au Kazakhstan sera l’occasion de performance collective et de créer une nouvelle vidéo exposée lors d’une exposition personnelle à ToBe Gallery à Bern. Ces dernières années son travail s’inscrit souvent en milieu naturel.