Saskia Edens
68220 Hégenheim
 
Dernière participation aux ateliers ouverts
2015
 
Techniques
- Peinture
- Performance
- Sculpture
 
contact
68 rue de Bâle
68220 Hégenheim
saskiaedens@gmail.com
tél : +41 78 731 21 62
www.saskiaedens.com
 
Présentation
Souffle de vie. Si un fil rouge doit être ici déroulé, ce sera celui-ci. Avec Breath, Saskia Edens (Genève, 1975) propose de mêler justement les souffles, deux par deux – les respirations opèrent de petites percées dans une plaque de glace qu’elle emmène de personne en personne et qui va petit à petit se changer en eau jusqu’à rendre le contact possible. La bouche de Flora exhale des fleurs, de la gueule de Fafner jaillit du feu, l’eau surgit des gargouilles de Boboli. Souffle de vie donc, mais aussi traversée des mondes – l’âge de glace, du feu et du métal. Saskia Edens fait partie de ces êtres rares qui savent conjuguer grâce et énergie, violence et poésie. Ses performances font état de la transformation autant de la matière que du corps et côtoient en un sens l’univers scientifique des expériences où l’ultime résultat n’est jamais établi. C’est la magie des métamorphoses que l’artiste offre au regard. Au commencement de A contre-courant (2007-2010), Saskia Edens, vêtue de blanc et parée de boucles d’oreilles et de colliers, arrive paisible; une vingtaine de minutes plus tard, elle ressemble d’avantage à Mary Wigman dans sa fameuse danse de la sorcière, à ceci près qu’elle ne porte plus aucun bijou (ils ont fondu) et que son vêtement est maculé de grandes traînées d’encre rouge et bleu. Pendant ce temps, elle a couru à l’envers sur un tapis de course. L’exercice est périlleux et demande de l’endurance, de l’ardeur mais aussi de la joie. Il en va de même pour l’incroyable Make-up (2008) où avant d’entamer une danse macabre, Saskia Edens se peint littéralement le corps en creux, laissant la peau s’envisager comme le squelette.
L’énergie déployée dans chacune de ses performances est perceptible dans la série d’objets débutée en 2011 avec les «Contact Imprint». Changer d’état entre le chaud et le froid, passer du liquide au solide et vise versa. Le geste est immédiat, l’explosion est totale, la violence immense : armée d’une casserole, d’un réchaud à gaz et d’un pistolet à air comprimé, Saskia Edens va propulser de l’étain en fusion sur des objets. Assez éloigné de la sculpture (modelage ou taille), plutôt proche de la photographie. Reproduction d’un instant par contact – l’image produite ne partage pas seulement les apparences de son modèle mais sa structure intime. Face : tout n’est que magma de lave séchée et poussière. Pile : perfection et douceur. L’effet est celui du souffle d’une bombe, éruption volcanique. La vie a été captée dans ces images, l’artiste a su montrer l’énergie vitale déferlant à travers le corps et au-delà. (…)
Véronique Yersin