Marie Primard Mouhot

La vannerie est un art séculaire et universel,
La vannerie d’osier, et d’autres végétaux, permettent de créer des formes variées, tant petites et délicates que monumentales et rustiques. Les productions peuvent être fonctionnelles, décoratives, planes, en volumes. Elles peuvent tenir du réceptacle, de l’objet, de la structure. Le tressage permet tout autant de s’habillerse loger, se meubler, d’ornementer. Je conçois la vannerie comme le croisement de la sphère du textile (tissage, crochet, maille..) et de celle de la construction (structures, murs, assemblages) ; la vannerie tient de l’art total, elle est une pratique créatrice transversale.
La vannerie est d’une richesse infinie, son apprentissage n’a pas de fin, on ne pourra jamais connaître toutes les techniques, tous les médiums, toutes les formes possibles. Pour moi, elle est donc aussi une invitation au voyage et à l’échange. Ce savoir faire a su traverser les époques ; un temps tombé en désuétude, il est aujourd’hui de nouveau en plein essor, remis en avant notamment pour son caractère écologique.

Audrey Pouliquen

Audrey Pouliquen est artiste, sonore et plasticienne. Elle a plus d’une corde à son arc et plus d’une casquette sur la tête : après des études aux beaux-arts et à l’EHESS, elle navigue du travail du son, à la traduction littéraire, aux installations et performances costumées, tout en ayant un pied dans la régie d’expositions.

Son travail plastique à la croisée des formats et des médiums déploie des situations et des mises en scène à minima qui se jouent de nos impensés face à notre environnement et à notre quotidien. Ses productions récentes se focalisent sur notre rapport à la nature et aux modes d’existences non-humain·es.

Laetitia Piccarreta

15ans de pratique autodidacte, puis diplômée à 38ans à l’école Estienne à Paris, directrice artistique depuis 2010, je questionne la place de l’individualité
à travers plusieurs médiums. Mes interprétations visuelles s’expriment par la
technique de la photographie et le graphisme et plus récemment, le film photographique. J’effectue un travail de commandes en plaçant ma position d’artiste queer militante au cœur de ma pratique pour tenter d’aller à contre courant des regards hétéronormatifs et cisgenres.
Mes reportages explorent les actions progressistes locales en visibilisant le militantisme au quotidien. Je questionne également l’aspect politique qui peut
avoir une place centrale chez les personnes issues des minorités de genre et comment cela influence leur manière d’évoluer au sein de la société. En 2019, j’ai co-fondé le studio D’ailleurs , un collectif à volonté éthique qui propose des créations engagées à des acteurices portant des projets d’intérêt général qui répondent à une charte de valeurs.
En 2020, j’ai été publiée dans l’ouvrage Notre corps, nous-mêmes (version inclusive) pour illustrer le chapitre corps et genre. En 2020, la crise sanitaire, économique et écologique m’a amenée à collaborer à une réflexion en groupe
initié par Le Signe, Centre national du graphisme, autour de la notion de commun(s) mettant en lumière les contradictions et les impasses d’un modèle de
société patriarcat basé sur l’intérêt individuel, la compétition et l’exploitation des humains et de la nature.
En 2021, j’ai créé Royale Canine, un projet de réappropriation de mots détournés de leurs sens par le patriarcat. Les bénéfices sont reversés à des associations luttant pour les droits des femmes et les minorités de genre. Depuis 7 ans, je documente les milieux queers à Strasbourg et à Paris dans ma sphère privée et dans les milieux militants.

 

 

 

 

Nicolas Pasquereau

Navigateur éveillé dans l’ordinaire, prospecteur invétéré, Nicolas Pasquereau est un œuvrier*. Il tente d’imaginer, de construire et d’insuffler un monde plus frugal & solidaire .
Aujourd’hui, Nicolas cherche à partager une vision du sensible qui tente à r-éveiller les regards, inviter et évoquer les émotions, apporter l’éclat pour faire ré-agir.
Il partage son énergie, son savoir-faire, ses rêves et ses connaissances avec des associations, des coopératives, des collectivités, des collectifs, des œuvrières & œuvriers, des designheureuses graphiques, des bricoleu·z , des voisi󳜡s …

Pierrot

L’artiste Pierre Mallo vit et travaille en Alsace depuis toujours; son
atelier est installé à Saverne, à quelques dizaines de kilomètres de
Strasbourg dans le Bas-Rhin. Il s’exprime pendant une vingtaine
d’années dans le domaine du décor : trompe l’œil, fresques,
peinture ornementale. C’est à partir de 2013 qu’il s’oriente de plus
en plus vers la peinture de chevalet.
Dans un premier temps, ce sont les scènes de rue, instants volés au
gré de ses voyages qui définissent son univers. Un groupe de
personnes, une foule, un mouvement sur une place sont autant de
sujets qui l’inspirent.
Après une exposition collective avec le botaniste Francis Hallé, son
intérêt pour la nature et le paysage s’ affirme. Cette rencontre
importante l’a amené à reconsidérer ce qui l’entoure directement,
arbres, montagnes et forêts, bref ce qu’il y a de plus commun. Ce
qui est essentiel. Dans l’idée de sa peinture, il y a l’envie de se
remettre à sa place, à son échelle. Seul devant une prairie, devant
un relief, il y a tout simplement la promesse d’un lendemain.

Denis Perez

«… Les empreintes d’un passé à la fois proche et très lointain sont inspirantes
pour Denis Pérez et innervent ses recherches plastiques.
(…)Denis Pérez,(…) ouvre de nouveaux chantiers qui vous dévoilent les
composantes, les inflexions, les relectures et les richesses interprétatives,
cognitives, visuelles et sentimentales de ces thèmes Trace/Empreinte/Écologie.
LES ARBRES CACHENT-ILS ENCORE LA FORÊT ?
Lieu de parole partagée, confident, symbole du temps et de la puissance, lien
entre terre et ciel, figure de la généalogie, de l’informatique et de la
connaissance, être révéré dans nombre de sociétés et de civilisations, l’arbre a
été l’objet récent de l’attention des scientifiques qui ont étudié ses capacités à
s’adapter et à communiquer avec ses congénères(…)
Denis Pérez évoque l’esprit de la forêt dans une technique d’enfumage et révèle
ses mystères tutoyant le fabuleux dans une lumière qui est une lumière
éclairante.
Il entrelace enchantement et mystère en nous immergeant dans les entrailles et
le corps, palimpseste d’un arbre antique qu’il séquence dans une vision
fragmentée en cernes, comme autant d’enveloppes ou de peaux charnelles.
Maître du temps, symbole de puissance et de longévité, l’arbre secoué par les
vents, brûlé par les ardeurs du soleil, battu par les pluies s’avance vers nous
dans ces « coupes » à la transparence laiteuse, cocons protecteurs et cartes du
temps écoulé, qui apparaissent comme un labyrinthe initiatique. Dans une
écriture très organique, qui fait remonter l’intérieur à la surface, cette
installation se dérobe in fine à nous dans ce vaste cerne opaque, tel un ange
enfariné et froissé qui vient blanchir les limites de la représentation, au plus
près et au plus loin d’une forme de figuration.
Dans ses forêts rêvées, lieux confisqués à la fois dans l’obscurité et dans la
lumière des sociétés, lieux communs du légendaire, Denis Pérez interroge dans
une autre technique d’enfumage et part de hasard les secrets flottants des
arbres et leurs sortilèges. Construit comme une fresque et une parenthèse
enchantée, ce sujet agrège sans cesse de nouvelles positions en débusquant les
liens et les osmoses des arbres avec les forces invisibles, entre réalité et
fantasmagories, dans un mystère qui résiste et en redonnant du sens au mot
apparition…​
L’HOMME EST-IL ENCORE LA MESURE DE TOUTE CHOSE ?
Dans ce monde, en guerre bien éloigné de la fin de l’histoire, livré à des
pandémies, étreint par l’éco-anxiété, le recul des traits de côte, un
réchauffement massif et inédit, l’homme longtemps centre du monde se trouve
ébranlé dans ses anciennes certitudes, positions et suprématies.
Acteur aveugle, brûlé par ses folies et ses passions, comme abîmé
physiquement et moralement, tout à la fois dans le repli, l’enfermement et les
équilibres précaires, l’homme n’est plus au centre de l’univers, mais à la
périphérie de ce dernier qui se dépouille de son contexte de représentation
habituel pour se distordre. L’homme de Vitruve n’est plus. Denis Pérez sculpte
avec talent cet homme entre fragilité, vulnérabilité et détermination auquel
l’univers devient étranger dans une suite intitulée « Sur le fil » qui enregistre
des identités précaires de funambules solitaires…»
Brigitte Olivier Conservatrice Musée Baron Martin Gray

Jean-Baptiste Petit

Je suis artiste-plasticien, illustrateur et co-fondateur du collectif d’artiste Bétonite.

Ma pratique se situe entre les frontières de l’estampe, du dessin, de la peinture.

Je m’intéresse particulièrement à la notion de traduction du réel, de ses interprêtations et de sa transformation par le processus créatif fractionné et multiple. Cette fragmentation consiste régulièrement à faire passer une image par plusieurs états successifs, à travers des médiums qui la modifient progressivement.

La représentation de la nuit se trouve au centre de mon travail du fait de son caractère irreproductible, m’amenant à la traiter sous une infinité de points de vue et de variations.

Conjuguer, mélanger différentes plasticités me permet de trouver des langages spécifiques à mon propos: la gravure donne à la peinture ce qu’elle ne peut pas dire seule et inversement. Le savoir-faire technique m’est d’autant plus cher car il me laisse la possibilité de naviguer entre plusieurs registres graphiques (de l’illustration à l’œuvre plastique).

Il s’agit souvent pour moi de confronter l’instantanéité des images pensées ou saisies à leur production/reproduction lente et minutieuse, dans un rapport au temps distordu.

Je cherche le point de rupture entre figuration et abstraction, où la mémoire s’estompe en songe.
Les narrations contemplatives et séquentielles m’inspirent des récits silencieux, nocturnes. 

Les images issues du souvenir et de l’enfance apparaîssent ponctuellement accompagnées d’une écriture en prose.
Les scènes ou récits qui mèlent la peur à la contemplation m’intéressent particulièrement.

Julie Poutrieux

La photographie est une pratique que je relie au métier d’orthophoniste que j’exerce auprès de mes patients. Par le biais d’images capturées, je tente de prendre soin de ce qui m’entoure. Je m’attache à ces petits riens, marqueurs d’intimité, de banalité. En me laissant guider par mes sensations et intuitions, à l’instar de mon travail clinique, j’essaie de faire émerger une certaine délicatesse de ces détails qui ont tendance à bien souvent glisser devant nos esprits distraits et pressés.

Au cours de mes errances urbaines ou en pleine nature, la spontanéité me guide, l’urgence de déclencher se fait régulièrement sentir. La photographie constitue pour moi une compagne qui m’aide à faire émerger des notions d’intimité, de silence, parfois de solitude et de peur.

Mon travail se veut être une ode à la simplicité, à l’inverse du spectaculaire qui nous est parfois donné à voir. Une certaine pudeur s’en dégage (sans doute?), la photographie étant pour moi une façon de parler de l’humain et de sa fragilité de manière tout à fait détournée. Les sujets ainsi que la gamme chromatique choisis peuvent évoquer un certain mystère. Toutefois, dans la même idée de pudeur et de retrait, j’aime à ne pas guider outre mesure les observateurs, les laisser faire émerger leurs propres évocations.

« Ce n’était pas une histoire. Il ne s’y passait rien. Que le vent, les brumes satinées de l’aube, la traîne mordorée des saisons. Les bouquets de buée ou de lilas sur le coin des fenêtres […] Rien ne nous arrivait, que l’essentiel ». Les différentes régions du ciel, Christian Bobin

Jean-Baptiste Perret

Après des études scientifiques en écologie, Jean-Baptiste Perret a travaillé pendant plusieurs années à la protection de l’environnement au sein de collectivités territoriales. Diplômé en 2018 des Beaux-arts de Lyon, il poursuit son intérêt pour le milieu rural à travers une pratique cinématographique qui prend la forme de films et d’installations vidéo. Sa production est traversée par la question du soin qu’il envisage comme une attention à la vulnérabilité, inséparable de la puissance régénératrice des individus. Sa démarche s’appuie sur des enquêtes documentaires et utilise des méthodes issues de l’anthropologie qui interrogent les critères d’objectivité, plaçant ainsi l’affect au centre même du travail de recherche. Il s’inspire également du courant de la microhistoire qui cherche à se détacher des récits officiels des masses pour se concentrer sur les individus et leur propre vision du monde. Jean-Baptiste Perret filme des personnes qu’il rencontre dans des situations quotidiennes ; il s’intéresse à leur parcours de vie, leur environnement et leurs savoir-faire. À travers divers degrés de mise en scène qui laissent volontiers la place à l’improvisation, récits subjectifs et procédés fictionnels s’entremêlent.

Pierrelatelier

L’atelier est situé 24 rue de Verdun à STRASBOURG à l’ arrière d’un immeuble à façade néoclassique construit en 1935. Après avoir franchi le porche et traversé la cour , on accède au bâtiment qui abrite l’atelier .

Dans ce bâtiment arrière,  sobre à caractère industriel,  étaient initialement fabriqués des produits pharmaceutiques. Actuellement y travaillent  des professionnels tels que infographistes, architectes et  agents immobiliers . La façade est égayée par une vigne vierge qui apporte fraicheur en été et couleurs flamboyantes en automne. 

 L’atelier est niché au deuxième et dernier étage de ce bâtiment , au sommet d’un escalier en colimaçon rouge . L’atelier de 62 m2 est composé de plusieurs  espaces : création , exposition , bibliothèque. Dès le seuil s’observe  un foisonnement de couleurs,  toiles, chassis, rouleaux, tubes…   témoignant d’une intense activité . L’atelier est accueillant avec ses larges fenêtres , son éclairage optimal et ses différents espaces.

L’artiste a créé en toute confidentialité ses peintures pendant une vingtaine d’années dans cet atelier. Il poursuit  régulièrement  son travail artistique et montre dorénavant ses oeuvres au public .