Jean-Marc Nigon

Lorsqu’on demande à Jean-Marc Nigon de parler de son travail, il pousse un gros soupir et lève les yeux au ciel. « J’ai toujours peint ; au début avec un pinceau et de l’encre de Chine et depuis quelques années avec un Ipad. Par plaisir. Je peins des romans que j’aimerais qu’ils soient lus par le plus grand nombre, comme un écrivain écrit une fois un texte dupliqué des milliers ou des centaines de milliers de fois ».Au départ, toujours au même petit format sur du papier d’Arches, un trait noir dessine un visage, souvent sombre. Il découpe ses pinceaux aux ciseaux, afin que le trait soit aléatoire. C’est presque toujours le même geste et pourtant, à chaque fois, le hiatus se crée, ce n’est jamais la même chose. À la sortie de l’iPad en 2013, un autre monde s’ouvre. Ultrasensible, servi par de petits logiciels rudimentaires, il lui offre les mêmes plaisirs tactiles et tout un nouveau champ de possibles.Il a entre ses mains tout ce qu’il aime, la nervosité du trait, la profondeur des couleurs, la luminosité des transparences… Il invente ses propres pinceaux à partir de dessins, de photos de matières… qu’il crée aussi ou qu’il va chercher dans la nature, ses lectures.Face à ce petit objet, il peint partout, en toutes circonstances, avec une liberté jusqu’alors bridée. Un univers extraordinaire s’ouvre à lui, plein de couleurs et de modernité. Il s’approprie cet atelier portatif, porteur d’un nouveau projet artistique. Celui de s’inscrire dans une évolution des techniques de création et de diffusion de l’art.« Je peins, mais je me sens plus proche du graveur qui fait des pièces multiples, que du peintre qui fait des pièces uniques. Mon grand-père Paul était graveur et j’ai toujours vu des multiples aux murs dans ma famille. l’Ipad me permet de créer une estampe numérique unique que je peux tirer en un ou plusieurs exemplaires, chaque tirage étant unique lui aussi. Jusqu’à présent, avec les techniques classiques, les exemplaires se dégradaient au fur et à mesure des tirages, d’où leur numérotation. Aujourd’hui, ce n’est plus du tout le cas et la numérotation n’est plus nécessaire ».Le projet artistique de Jean-Marc Nigon est marqué par la technique utilisée, mais aussi et surtout par ce nouvel espace de diffusion, que l’œuvre unique ne permet qu’à une moindre échelle, le partage d’une œuvre. Cette modernité de moyens ne change rien à sa démarche créative, à sa passion, et au caractère artistique de ses estampes.Observateur aiguisé, Jean-Marc Nigon nous donne à voir une œuvre graphique très personnelle, empreinte de sérénité, et revendique une certaine recherche de l’harmonie et de la beauté. « Je m’intéresse à la vision brute, rudimentaire de l’humain, de la nature… et je rends ces matières organiques plus sophistiquée, tirées de mon imaginaire. En fin de compte, je ne sais pas si ça me plait mais ça n’a pas d’importance ; l’important, c’est l’autre ».

Nadine Nette

Je peins à l’acrylique et mon moyen d’expression est l’abstraction. L’abstrait est un univers merveilleux qui me correspond, il laisse place à l’imagination, chaque toile est une nouvelle surprise. Je crée avec la spontanéité et les émotions du moment. Je travaille à l’acrylique et j’aime y intégrer des collages des matières. J’aime gratter, peindre, coller et en découvrir les effets. Mes toiles racontent des histoires, mes histoires mais chacun peut y trouver la sienne…..

Nelson

Les Arches de NelsonMa pratique s’inscrit principalement autour de deux axes de travail. D’une part la recherche de l’esthétisme et le dynamisme graphique de mes lettrages, et d’autre part l’histoire qu’ils peuvent raconter à travers une illustration qui fait elle-même partie intégrante de la structure de chaque lettre. Je construit mes lettres dans un style dit 3D en jouant avec les perspectives et les volumes, puis y incorpore ce que j’appelle des «bulles de mondes», sortes de cockpit translucides dans lesquels s’intègre un univers figuratif selon le thème choisi.Certains éléments de construction sont systématiquement présents dans mes réalisations: – Une structure bio-mécanique à tendance néo-futuriste, constituée de jeux de courbes dynamique et de mécanismes d’horlogerie. La notion du temps et son calcul sont pour moi le départ de toute vie en société. Le temps est la base de tout, constament en mouvement. Son étude, ancestrale, mobilise une multitude de compétences depuis toujours et pourtant il reste insaisissable et totalement relatif. – Le cercle, symbole du tout, de l’unité, la complétude, le cycle infini de la vie et de la renaissance. Avec lui rien n’est définitif, tout peut évoluer et se transformer, ou au contraire se répéter sans fin.C’est ainsi que naissent mes arches, sortes de vaisseaux intemporels, évoluants dans un cosmos imaginaire et transportant ce que nous avons perdu ou ce que nous faisons disparaitre. A travers elles je rend hommage aux civilisations englouties par le temps et l’histoire, aux mythes et légendes qui s’effacent peu à peu, aux espèces disparues ou en voie de disparition. Le but étant, graphiquement parlant, de préserver et sauvegarder toutes ces choses insignifiantes pour bon nombre, mais qui font partie intégrante des conditions agréable de la Vie sur Terre. L’histoire, le savoir et le respect de la bio-diversité sont à mon sens les trois éléments indispensable pour une évolution équilibrée. Pour ce faire j’ai recours à plusieurs mediums et réalise mes créations sur plusieurs support différents, ce qui me permet de varier les techniques et l’approche. Crayons graphite, encre de chine, marqueurs, stylos à bille ou encore aquarelle pour mes travaux en atelier sur papier. Obnubilé par le sens du détail, ces productions nécessitent une concentration maximale et un investissement pouvant friser les 120 heures, parfois à l’aide d’une loupe pour me rapprocher des limites de mon outil.La peinture acrylique et les bombes aérosol pour mon travail sur toile et sur mur. Ces produits me permettent de recouvrir de grandes surfaces dans un laps de temps plutôt restreint comparé à mon travail sur papier. C’est aussi grâce à ces médiums que j’ai pu , il y a 20 ans, mettre un pied définitif dans ce courant artistique et en faire le fil conducteur de ma démarche. La bombe de peinture est devenu au fil du temps le prolongement direct de mon corps et me confère une aisance et une liberté totale.

NiNi Yu

YU NINI, Elle est une artiste contemporaine, réal- isatrice et performeuse, née à Taiwan en 1980.

Elle réalise en alternance des films et des per- formances. Elle met en scène des histoires so- ciales à travers le corps. Elle réalise d’abord des performances et des vidéos courtes à Tai- wan et en France, puis elle vient en France pour continuer ses recherches dans l’art con- temporain, Elle diplômée de Art Contempo- rain et Nouveaux Médias à Universté Paris 8, elle se passionne pour les questions social- es et sait créer des ambiances humaines en observant de manière subtile les gens et les choses qui l’entourent dans le coin de la ville. Reproduit dans l’image, en créant des projets sur le corps et les violences de la société. En parallèle, elle poursuit une œuvre graphique voire cartographique.

Neojungle

Graphiste de métier, je cherche à m’affranchir des contraintes imposées dans mes projets professionnels par la création d’œuvres personnelles. Inspiré par les affiches, le collage et le photomontage numérique, je laisse libre cours à mon imagination pour créer des visuels très graphiques ou aux univers surréalistes parfois même chaotiques. 
Les photos que j’utilise sont issues de mes archives ou recyclées d’Internet. J’y ajoute parfois des formes, des effets spéciaux ou des éléments typographiques. Je m’amuse avec les couleurs et la lumière pour donner une atmosphère plus cohérente à l’ensemble. 
J’aime la liberté de composition et la rapidité d’exécution que permet le collage, d’autant plus lorsqu’il s’agit de collages numériques. Je peux ainsi me laisser porter au grès de mes envies et improviser, ce qui engendre parfois de beaux accidents. Le seul défaut étant l’aspect trop froid du tout numérique, j’aspire à m’orienter vers des méthodes plus analogiques, et à terme, faire converger ces deux aspects sur des projets de plus grandes envergures.

Nadia B.

L’esthétique du vide Un jeu visuel entre l’espace dessiné et non-dessiné. En effet, le vide fait partie intégrante de l’œuvre. Le moindre trait change sa valeur et interroge sur les émotions que suscite une surface inoccupée ; l’absence, le manque et ou inversement l’ouverture sur d’infinies possibilités. La répétition de la ligne est la base du travail. C’est un moyen pour figurer l’écoulement du temps. Les éléments géométriques viennent stabiliser ou troubler la fréquence de ces lignes. En plus d’explorer les contrastes entre le vide et le plein, le rythme et la dissonance, il s’agit aussi de mettre en avant la contradiction entre le côté intellectuel des tracés, mesures et plans et la sensibilité d’une écriture abstraite.

Agnieszka Najder

Illustratrice et graphiste freelance, j’ai grandi à Strasbourg où j’ai pris mes premiers cours de dessin. Je suis ensuite partie en Pologne – mon pays natal, où j’ai étudié à l’Académie des Beaux-Arts de Varsovie.

Ce qui m’intéresse le plus dans l’illustration, ce sont l’atmosphère et les émotions que j’essaie de transmettre sur papier. J’aimerai que celles-ci soient lisibles à travers le dessin pour qu’il puisse nous raconter son histoire. J’aime beaucoup dessiner des paysages, des bâtiments, que je considère comme des sortes de captures d’écran d’une vie d’ailleurs.