Matt Crime
68220 Hégenheim
 
Dernière participation aux ateliers ouverts
2025
 
Techniques
- Peinture
- Performance
- Son
 
contact
60 rue de Bâle
68220 Hégenheim
matthieu.crimersmois@gmail.com
tél : 06 50 22 50 23
https://www.mattcrime.com/
 
Présentation
Matthieu Crimersmois aka Matt Crime, lui, n’a jamais vraiment choisi entre la peinture et la platine, entre l’objet trouvé et la machine bricolée. Il installe ses œuvres comme on déploie un laboratoire nomade, quelque part entre le théâtre anatomique, le plateau de scratch et l’atelier d’un archiviste halluciné. Ce qu’il cherche ? Peut-être à faire résonner le geste dans ses plis les plus ténus, à injecter dans l’image l’écho sourd d’un vinyle rayé ou d’un spectre sonore.
Dans son atelier ouvert — aussi ouvert que mécanique, vibrant, câblé — il ne montre pas, il rejoue. Les dessins s’y font en temps réel, tirés au cordeau ou aux pulsations, accompagnés de machines qui grincent, respirent, convertissent l’inaudible en visible. Un bras qui trace, une boucle qui recommence, un trait qui devient partition. Ici, les tableaux se frottent à la matière même de leur production, dans un chaos savamment orchestré de courroies, de pinceaux suspendus, de sons enfouis dans l’image.
On vient chez lui comme on viendrait à une séance de spiritisme technologique, pour écouter ce que les objets ou sons enregistrés murmurent quand ils sont mis sous tension. Et peut-être, repartir avec un fragment du récit.
 
Parcours
Diplômé des Beaux-Arts de Nantes et passé par Concordia à Montréal, Matthieu Crimersmois trace depuis plus de quinze ans une trajectoire sinueuse entre les marges de l’image, les strates du son et les rouages de la mémoire. Ni technicien, ni performer, ni peintre au sens strict, il se tient quelque part dans l’interzone — celle où un vinyle gravé devient une matrice graphique, où un pinceau suspendu traduit l’oscillation d’un corps, où un dispositif artisanal vibre comme une machine à souvenir.
Il expose ici et là : à Paris, Bâle, Berlin, Belgrade, Bruxelles, Québec, Nantes, Bourges, Saint-Étienne… dans des musées, des galeries, des friches, des centres d’art ou des salons en sueur. Il collabore avec des figures aussi remarquables que Michel Aubry, Frédéric Mathevet ou Jérôme Poret, David Legrand, inventant avec eux des formes croisées, hantées, jamais vraiment fixes. Il figure dans le livre de référence de Jean-Yves Bosseur, publié en 2020 : L’art sonore, le son dans les arts plastiques contemporains. Il est un grand admirateur de l’œuvre de Tinguely, Christian Marclay ou encore Norman McLaren.
À côté, il écrit un livre aux Éditions L, transmet via des conférences sur l’art visuel et sonore, et anime des workshops où l’humain réfléchit à l’intelligence émotionnelle et artificielle, où le spectrogramme épouse la stéganographie mixée, et où les élèves repartent avec un morceau d’atelier dans la poche.
Ce qu’il poursuit, obstinément ? Une esthétique du vivant, où les gestes prennent le pouvoir sur les formes, et où l’archive sonore devient outil de création autant que de fiction.