Michel Boetsch

 

 

Dernière participation aux ateliers ouverts
2023

 

Techniques

  • Gravure
  • Peinture
  • Sculpture

 

contact


 

boetsch.michel@neuf.fr
tél : 06 80 67 93 66

 

    Présentation

    L’OISHOMME

    Quelque chose s’impose du silence du monde.

    Quelque chose s’impose de la solitude.

    Et autre chose s’impose dans ce silence, que j’ai mis du temps à cerner et que je serai tentée de dire comme la sensation de l’absurde.

    Etre seul, en tête à tête avec un Oishomme renvoie d’une autre manière « d’imaginer Sisyphe heureux ».

    Empruntons ces mots à Camus et imaginons l’Oishomme heureux…

    Les ailes ligotées au corps, l’Oishomme se tient debout.

    Il est là, hic et nunc, envers et contre tout, condamné à vivre dans les méandres de l’absurde, enchainé à sa condition.

    Et pourtant, il est debout. Incroyablement digne. En pleine conscience de cette condition et s’il renonce à espérer, il ne renonce pas à vivre.

    D’entrée de jeu s’impose la matière qui le façonne et que le Golem pourrait jalouser. L’Oishomme de par son essence appartient à l’ordre naturel.

    Ceci le pose singulièrement dans une destinée qui rejoint celle du Golem: naître des quatre éléments inscrit d’emblée dans la vérité de l’ordre naturel et de la mort.

    Tout est posé. Il faut juste pouvoir l’entendre et accepter ce qui ne peut être changé pour reconnaitre le champ de ses possibles.

    Appartenir à l’ordre naturel et en accueillir les contraintes par des prises de conscience constamment renouvelées.

    Dépasser ainsi la vaine révolte contre l’absurde et prendre sa mesure dans son rapport au monde.

    Cet engagement est le combat d’une vie.

    Cet engagement est ce à quoi l’Oishomme nous invite.

    Il est donc ligoté, lié à sa condition mais peut-être aussi à ses impossibles, à ses peurs, à ses lâchetés. Il est ligoté mais sa tête est dégagée.

    Et il peut donc lentement dépasser sa colère contre les pouvoirs opprimants et le leurre des idéaux allant des religions au nihilisme qui justifie le pire.

    Le corps est ligoté mais il apprend peu à peu que le cœur, que l’esprit et que l’âme peuvent habiter le monde.

    Et il arbore alors ce profil magnifique au port altier emmanché d’un long bec comme un signal silencieux de la révolte, un cri sans écho, bec fermé.

    Parce que le for intérieur ne se crie pas.

    Il est debout et se consacre au seul travail d’une vie : être-là le temps imparti au plus près de son exigence de sincérité avec lui-même, avec l’autre et dans l’altérité du monde.

    Appartenir au monde pour « à part tenir » dans la pleine lumière de sa finitude.

    Tenir sans arrogance mais avec l’élégante confiance que seul confère la beauté de ce qui s’accorde. Il faut imaginer l’Oishomme heureux …

    Isabelle Schmitt

     

    Parcours

    Artiste peintre, sculpteur, graveur et plasticien, élève de l’Ecole des Beaux-arts de Mulhouse (1965), il obtient le CAFAS en 1968. En 1971 il intègre l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg, et obtient le Diplôme National de Sculpture.

    Depuis les années 1990 il est fasciné et poursuivi par ses « Oishommes », créatures « mi-homme, mi-oiseau » surgies de sa mythologie personnelle, nourrie de cultures anciennes et de projections dans le futur.

    « …Les « Oishommes » de Michel Boetsch sont taciturnes, entravés, aveugles, mystérieux. Des oiseaux sans ailes aux becs proéminents, mâtinés d’humain dans leurs allures élancées et leur cogitation manifeste. Ces « Oishommes » se reproduisent à l’infini, sans jamais livrer leur secret. Toujours plus nombreux, ils se déclinent sur le papier ou en bronze, faisant fi de toute interprétation hâtive. Etonnants et fascinants, ils imposent leur élégante présence à un monde dont eux seuls détiennent la clé… »

    Il a réalisé, au titre du 1%, la décoration des Ecoles maternelles d’Altkirch en 1977 et de Dietwiller en 1980.

    En 1991 il créé trois sculptures monumentales pour la bibliothèque de Draguignan « Trois gardiens bleus ».

    En 1992 il réalise trois sculptures monumentales « Trois Gardiens : Terre, Feu, Eau » pour le lycée Henner d’Altkirch.

    En 2012 il réalise, sur le site de l’entreprise Jedele d’Altkirch, une œuvre monumentale de 16 mètres de long sur 5 mètres de haut : le « Mur ».

    1980 Grand Prix de la Ville de Mulhouse.

    1982 Membre fondateur du groupe Traces+Signes.

    Membre des « 9 neufs ».

    Trois de ses œuvres ont été acquises, en 1984, par le FRAC.