Kiki DeGonzag

68100 Mulhouse

 

Dernière participation aux ateliers ouverts
2023

 

Techniques

  • Performance
  • Technique mixte

 

contact

11 rue des brodeuses
68100 Mulhouse

kiki.degonzag@gmail.com
tél : 06 28 46 26 49

 

Présentation

Mon travail se construit essentiellement par mon intolérance ambivalente face aux systèmes de dominations. Mon travail questionne, parfois avec humour et poésie, parfois avec sensibilité et chaos, le déséquilibre de certaines relations.
D’abord inspirée par l’ouvrage de Pascal Quignard, Le Sexe et l’Effroi, ma pratique a commencé par se jouer des mythes, des stéréotypes culturels et des symboliques inconscientes qui influencent nos perceptions et nos relations. A travers des représentations phalliques, j’interrogeais autant la peur, le dégoût ou la fascination, les culpabilités inconscientes ainsi que la place de la sexualité dans nos sociétés ou les relations genrées… Les broderies anatomiques, par exemple, sont une forme de désacralisation de la place du sexe et de la prédominance de la sexualité. En donnant la même valeur aux différents organes.
Depuis quelques années, ma recherche se précise à travers des performances par
lesquelles j’expérimente différents types de contraintes : celles du corps, de l’autre, de l’espace, du contexte. Ces « empêchements » créent un geste nouveau.
A la suite de ma recherche liée aux questions de genres, l’expérimentation s’étend aujourd’hui vers les relations humains/animal et les dominations de pouvoirs inspirées par toutes les vérités absolues et les pensées uniques et totales. Chaque instance humaine qui semble provoquer en moi un sentiment de malaise, d’indignation, de dégout ou de rage, m’attire et m’interpelle par ses contradictions.
En 2022, l’œuvre intitulée « Quality Time Remains » incarne un virage dans la forme de mon travail : Premier volet d’une série de mises en scène de mes « folklores imaginaires » qui s’inspirent d’images oniriques, de rituels intimes, de mythes individuels qui prennent forme dans l’entrelacs des croyances dominantes et des rites identifiés. En mettant en scène mes propres folklores, mes rituels confidentiels et inavoués, j’invite le spectateur à questionner la crédibilité des cultures dominantes face aux cultures privées : existe-t-il qu’une seule vérité au cœur de nos multiplicités singulières ? N’avons-nous pas la liberté de remettre en question nos propres perceptions autant que le font les « Lois » qui nous gouvernent ? Je m’intéresse notamment à ce qu’on nomme folie, maladies mentales ou troubles psychiques qui sont des formes de langages et des manières d’être au monde.

 

Parcours

Je suis née en 1984 en Alsace. En 1999, mon père militaire est muté à
l’Ile de la Réunion. J’y passe deux années de lycée au sein d’une section
littéraire et arts plastiques. Cette expérience, entre d’autres, sera
déterminante dans mon parcours.
Après le baccalauréat, mon cœur balance entre l’art, la littérature et la
philosophie. Je me retrouve en faculté de psychologie à Strasbourg. Au
bout de trois mois, une grave dépression (la première d’une longue
série) m’envoie au centre hospitalier psychiatrique de Rouffach. Là,
durant presque trois mois, je dessine. Une infirmière me parle de la
HEAR. A ma sortie de l’hôpital je passe le concours d’entrée et intègre
l’école d’art à la rentrée 2003.
Diplômée de la Haute Ecole des Arts du Rhin (HEAR) de Mulhouse en
2006 en design textile, suit une période de dix années durant lesquelles
j’ai évolué dans les domaines de la médiation artistique, de l’animation
culturelle puis de l’art-thérapie :
A la HEAR ma réflexion tourne principalement autour de la notion de
contradictions : je plie le métal pour en créer des chaises et des lits
inconfortables et instables, je confectionne un prototype de nid-coconterrier dans le but d’expérimenter diverses sensations différentes
simultanément, je dessine des visages métamorphosés par les
expressions… Un workshop à l’Institut National des Arts de Bamako au
Mali dans le cadre de l’école en 2005, vient doucement me lier au textile
en tant que matériau à sculpter.
Après l’école d’art, en 2008, je prépare un BPJEPS en animation culturelle
obtenu en 2010. Je développe un outils pédagogique destiné à favoriser
la lecture et l’écriture à travers la bande dessinée et la mise en place
d’ateliers d’expression plastiques. Je forme des animateurs et des acteurs
sociaux et enrichi l’outil avec de la littérature jeunesse actuelle.
En 2013, je décide d’entrer en formation intensive en art-thérapie
éclairée par la psychanalyse à Arles. Le pensée freudienne et lacanienne
va alors bouleverser ma vie et mon rapport à l’autre. C’est à ce moment
que je découvre Pascal Quignard et son ouvrage « Le sexe et l’effroi »,
point de départ de ma recherche actuelle.
Après une énième dépression, je renoue avec ma pratique artistique en
2016. D’abord par le dessin, puis la danse et la performance.
Résidente à Motoco à Mulhouse depuis 2018, je développe depuis un
travail textile, de performances et d’écriture.