Lucie Muller-KarapostoliPrésentationC’est lors d’un séjour en Grèce que cette pensée m’a traversé l’esprit : comment m’y prendrais-je si abandonnée sur une île déserte, « sans crayon ni papier » (idée saugrenue qui m’a plu aussitôt) oui comment ferais-je si les moyens du bord venaient à disparaître ? Nous étions en 1987, un an après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, quelques mois seulement après l’incendie de la Schweizerallee qui empoisonna le Rhin de Bâle à Rotterdam. Ces alarmes environnementales m’ont fait adhérer à un courant composé de personnes mobilisées dans la défense et la protection de la nature, Il y avait des chercheurs, des scientifiques, des journalistes, des théoriciens, beaucoup de personnes pour y réfléchir, il y avait aussi des artistes et les questions s’étant posées j’ai opté pour ma part d’inclure dans mon art cette contrainte, mon tribut et ma concession, bannir de tous mes travaux la présence de produits polluants ou nocifs, réemployer ce qui existe déjà, créer mes propres recettes pour répondre à mes besoins, inventer, expérimenter sur la base d’un recyclage permanent, trente-cinq ans plus tard l’aventure me passionne toujours autant.
