Présentation

2022 03 24  Le travail   Faire une sculpture première Pas primitive mais première. Qui aurait pu se faire avant la symbolisation des signes. Pas d’idée, pas de symbole. Une sculpture abstraite et pourtant ambiguë qui ferait penser à… Une sculpture qui parlerait de la sculpture, des sculptures. Faite comme je fais les dessins. Le simple fait de poser l’encre sur le papier, c’est déjà le dessin. Le simple fait de manipuler la terre, c’est déjà la sculpture. Comme le feraient les enfants et pourtant ailleurs aussi. Ailleurs que dans l’enfance. Dans un monde simplifié au simple fait de faire. Le monde de l’intuition qui me pousse à mettre en forme les images qui surviennent sourdement au moment même où je travaille. Je fais pour penser. Faire pensée. Je m’appuis sur le travail produit ou en train de se faire pour construire mon histoire. Animé par la force des matériaux. Regardant comment ils apparaissent et comment naissent entre eux des relations intimes. Des fusions, des guerres sans merci. Je les rapproche c’est tout. Je les mène en relation avec moi, avec mes mains. Ma peau, ma tête aussi. Un son naît du pot que je construis. Un son comme une échographie au cœur du pot. Issu du pincement régulier, le geste répété. Un son qui perdure dans l’atelier et qui accroche la forme à mes oreilles. Le corps entier est attentif, tendu, concentré sur la fabrication. Je regarde. Comment la terre rencontre mes mains et comment la forme rencontre mes yeux et mes oreilles. La cuisson, c’est autre chose, c’est une affaire de temps : changer le temps de la terre. Ralentir. Changer le temps de mon regard. Rien ne se fait sans ce ralentissement général. Il faut le temps que les choses naissent, qu’elles apparaissent au monde, qu’elles m’apparaissent. Il me faut ce temps de faire pour entrevoir ce que je suis. Et tous les jours refaire. Inlassablement. Sans compter, ni le temps ni l’énergie. Refaire pour voir, enfin. Voir les traits et les espaces du dessin, voir les masses et les couleurs de la sculpture. Voir l’humanité du pot.

Parcours

1982 à Torteval-Quesnay et mise en place de l’atelier de céramique au sein d’une petite ferme communautaire « Depuis, j’organise ma vie autour d’une relation privilégiée à la terre, naviguant entre la céramique, l’élevage et quelques interventions dans des structures extérieures. » 2006 Début du journal d’atelier.  Résidences à : Amiens le safran en 2001, 2005 et 2011 ; Fuping (Chine) en 2005 ; Yvetot, galerie Duchamp en 2008.   Interventions (sélection) :  L’Institut Européen des Arts Céramiques de Guebwiller en 2007 et en 2018.  Workshop à l’ENSA de Limoges février 2009, novembre 2009 et février 2012.  Intervention à la villa Arson dans le cadre de « Tact » octobre 2011.  Intervention-conférence à la Haute Ecole des Arts du Rhin, Strasbourg en 2016.  Collections Publiques :  CNAP paris  Musée national de céramiques de Sèvres (Paris)  Musées de : Chateauroux, Dunkerque, Roubaix, Arts Décoratifs de Paris, Ariana (Suisse) et Fuping (Chine). Musée départemental de la poterie de GER, M.B.A. de LYON     Dernières expositions (sélection) : Merveilles Musée de SEVRES 2025 Liberté conditionnelle Musée Ariana GENEVE 2025  De la terre dans les yeux Usine utopiK  50420  Tessy sur Vire 2023 (catalogue)   Manière d’être. Les communs, 71460 Cormatin  2022 (catalogue) Par le feu, la couleur. Musée des Beaux-arts de Lyon (catalogue) Re-sources. Musée de la céramique de DESVRES 62240 2018 (catalogue) L’expérience de la couleur. Musée de SEVRES 92310  (catalogue)