Présentation

Dans le cadre de la résidence artistique à la case de Preuschdorf, j’envisage de travailler sur deux projets, l’un partagé et l’autre personnel. La durée de résidence a été fixée à deux semaines et demie. Le premier projet est une installation numérique interactive nommée « Disparition » imaginée par l’artiste plasticienne Maeva Bochin et mise en forme numérique par moi-même. Cette installation a déjà été mise au point et éprouvée à Nouméa en Nouvelle-Calédonie. Nous allons la remonter à la case en adaptant la mise en espace. Pour ma part, il s’agit essentiellement d’une remise en route d’un système informatique composé d’un ordinateur portable, d’une webcam et d’un vidéoprojecteur. La durée de ce travail technique est évaluée à une semaine. Le second travail est la poursuite d’un projet entamé en 2023 en Nouvelle-Calédonie. Il est basé sur les écrits de Bweyou Eurijisi (1866-1947), considéré comme le premier écrivain kanak. Entre 1915 et 1920, il a écrit une série de vingt deux cahiers consignant plusieurs légendes kanak et décrivant la coutume de son époque. L’un de ces cahiers contient de nombreux dessins d’illustration réalisés à l’encre de chine. Ce manuscrit est disponible aux archives nationales d’outre-mer à Aix-en-Provence et a été entièrement numérisé par mes soins Le projet consistait à m’inspirer librement de ces dessins pour créer une série d’estampes numériques hybrides. Cette dénomination générale consiste à réaliser des dessins au crayon de mine sur papier blanc, à les numériser puis à les reprendre dans une succession de manipulations numériques. Le résultat matériel du processus est un tirage sur papier d’art de l’image numérique obtenue. Une série d’estampes a déjà été produite entre 2023 et 2024. Au cours de la résidence à Preuschdorf, j’aimerai poursuivre ce travail hybride et le compléter par la réalisation d’une toile inspirée par une légende particulière racontée par Bweyou Eurijisi.

Parcours

Marc Faucompré est né à Arras (France) en 1965. Sa sensibilité artistique lui a été transmise par son père, professeur de dessin à l’école des Beaux Arts de Tourcoing (Hauts-de-France) dans les années 70 et peintre abstrait. L’artiste a d’abord suivi des études scientifiques dans sa région d’origine. Quelques années après avoir commencé à enseigner la physique dans la banlieue lilloise, il a organisé une exposition rétrospective des dessins et toiles de son père (1993). En 1995, il est venu s’installer à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) pour poursuivre son métier d’enseignant et entamer une recherche personnelle en peinture et en dessin. En 2006, il fait la connaissance de Johanin Bangdor, sculpteur originaire de l’île d’Ambrym au Vanuatu. Tous les deux collaborent pour monter une exposition des sculptures de Johanin au centre Tjibaou à Nouméa en 2008. Ensuite, les deux amis ont eu l’occasion de réaliser un livre consacré aux légendes d’Ambrym qui a été distribué dans toutes les écoles de l’île (2010). En 2013, Marc et Johanin montent une exposition collective à Port-Vila (capitale du Vanuatu) et à Nouméa pour commémorer l’éruption du volcan d’Ambrym de 1913.En 2022, à la demande de l’artiste plasticienne Maeva Bochin, Marc Faucompré écrit ses premiers programmes d’art numérique interactif. En 2024, il poursuit cette voie avec une installation numérique personnelle « La grande liseuse interactive » présentée à Nouméa.